Il y a 4 ans et 313 jours
Rector Lesage : « Saisir les opportunités s’inscrit dans notre stratégie »
Retrouvez cet article dans le numéro 89 de Béton[s] le Magazine.
Rémi Lesage, président, et Ronan Blanchard, nouveau directeur général du groupe Rector Lesage.
[©Rector Lesage]
Rector
Lesage vient d’opérer un changement de direction générale : départ à la
retraite de Pierre Laplante. Cela va-t-il entraîner une modification de la
stratégie d’entreprise ?
Ronan Blanchard : La stratégie d’une entreprise ne dépend pas d’une seule personne. Mon arrivée pour prendre la suite de Pierre Laplante n’a donc pas remis en cause les choix opérés dans le cadre du plan à moyen terme déjà en place. Je considère d’ailleurs ce dernier comme pertinent. Toutefois, des adaptations ou des simplifications peuvent toujours y être apportées… L’outil industriel doit aussi être mis au cœur de notre stratégie, car c’est lui qui garantit la qualité des produits proposés par Rector.
Rémi Lesage : En revanche, la crise du coronavirus va Cet article est réservé aux abonnés
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Je m'abonne avoir des répercussions sur le marché. Malgré le rebond lié au déconfinement, qui va s’opérer dans les mois qui viennent, l’année 2021 sera sans doute assez compliquée… Cette situation a aussi fragilisé des entreprises et des opportunités vont se présenter, sans doute plus tôt que prévu. Rector a plutôt bien traversé cette période et reste à l’écoute du marché.
Quelles
sont les orientations actuelles de Rector en matière de produits ?
R. L. : Rector reste leader dans le domaine de
la poutrelle précontrainte et est très bien
positionné sur celui de la prédalle. Quant au mur coffrage intégré, il est le
complément naturel des solutions constructives horizontales. Dans l’avenir, ces
produits continueront à être au cœur de notre activité.
R. B. : Toutefois, Rector a de nombreux
projets en développement… Si des diversifications sont bien programmées à
moyen terme et en fonction des opportunités que nous apportera le marché, les
champs de recherche sont plutôt centrés sur les optimisations de coûts, de
services ou de formulations des bétons. A ce niveau, notre R&D est
aujourd’hui pilotée par André de Chefdebien et Emmanuel
Boichon, rejoints depuis un an par Eric
Stora. Bétons bas carbone et matières premières biosourcées font partie de nos réflexions prioritaires. Enfin,
s’il doit y avoir une rupture, ce sera plus dans la manière d’utiliser les
solutions constructives et pas forcément sur les
produits eux-mêmes.
Rector
reste-t-il toujours centré sur le bâtiment ? Ou bien l’acquisition de LB7
lui a-t-il ouvert de plus grandes perspectives en génie civil et en travaux
publics ?
A l’image des poutrelles précontraintes, les produits destinés au bâtiment constituent le cœur de métier du groupe Rector Lesage.
[©Rector Lesage]
R. B. : Le bâtiment, au sens large du terme,
est dans l’ADN de Rector. Et nous avons encore beaucoup de choses à y écrire.
Les bâtiments moins énergivores ou reconfigurables se présentent comme des
défis que nous avons l’ambition de relever justement.
Il est aussi difficile de concevoir que Rector soit un acteur peu présent dans
le vertical. Notre mur coffrage intégré devra donc occuper une place plus
importante sur le marché. Par contre, il est peu probable que nous devenions un
acteur du bloc béton. Et encore moins dans le domaine du béton prêt à
l’emploi !
R. L. : Même si nous savons faire des produits
pour d’autres domaines, les activités “non bâtiments” occuperont encore une
place minoritaire dans notre éco-système, car un
développement tous azimuts n’est ni souhaitable, ni sans risque pour une
entreprise…
Vous
avez créé la marque Neo Planchers et Murs Réinventés sur la façade Atlantique
en 2015. Pourquoi ce choix ?
R. B. : Il n’est pas exceptionnel qu’un
industriel, dont la marque est connue crée une marque secondaire. Néo P&MR
s’inscrit dans cette logique pour répondre à des besoins particuliers :
celui d’un meilleur maillage local, celui d’une typologie de clients différents
de ceux de Rector, celui d’une structure plus légère, plus réactive. Et cette
entité peut aussi être le réceptacle de quelques intégrations secondaires, si
l’opportunité se présente.
Néo
P&MR a permis de fusionner en une entité unique les marques Planchers
Fabre, présentes surtout sur le Sud-Ouest de la
France et LB7, basée dans les Deux-Sèvres. Il est vrai que ces deux sociétés
ont une grande complémentarité géographique.
Vous
avez dit que l’outil industriel devait être au cœur de la stratégie de Rector.
L’extension de l’usine de Tournefeuille, en Haute-Garonne en est donc la
parfaite illustration ?
R. B. : L’usine est magnifique ! Un investissement de 20 M€ pour Rector… Le nouveau hall est dédié à la production de murs à coffrage intégré, solution qui manquait dans le Sud-Ouest. Jusqu’à présent, ces éléments devaient être acheminés depuis notre usine de Nantes ou de Marseille. L’outil de Tournefeuille va nous permettre de gagner des parts de marché sur ce produit. Il est aujourd’hui en cours de test avec la production de prédalles. Son démarrage effectif interviendra au cours du dernier trimestre de cette année.
Rector
est aussi présent à l’international, en Belgique et en Europe centrale. Où en
sont les développements de ce côté-là ?
Rector Lesage vient d’investir 20 M€ dans l’extension de l’usine de préfabrication de Tournefeuille, en Haute-Garonne. Dès la fin de cette année, l’unité assurera la production locale de murs à coffrage intégré.
[©Rector Lesage]
R. B. : Après Chrzanow, dans le Sud de la Pologne, nous sommes en train de finaliser la construction et l’aménagement de notre 2e usine, implantée à proximité de Varsovie. Elle devrait être opérationnelle à la rentrée. Les deux unités de production ont la même typologie : production de poutrelles précontraintes et de prélinteaux pour l’essentiel.
La
Pologne est un pays qui nous a surpris par sa résilience. La crise du
coronavirus l’a certes touché, mais il est depuis reparti très vite… Nous
continuons aussi à livrer nos produits en Tchéquie et
en Slovaquie… Par contre, malgré un bon démarrage, la Russie n’a pas
tenu ses promesses, ce qui nous oblige à quitter ce marché aujourd’hui, avec la
fermeture définitive du bureau de Moscou au 31 décembre prochain.
Il
y a quelques années qu’existe l’espace Campus. Quel est son objectif ?
R. L. : Il s’agit de notre pôle de formation interne, créée par Jean-Paul Beckert il y a une vingtaine d’années, quand il occupait le poste de directeur général. Notre volonté a toujours été d’embaucher un minimum d’apprentis. Mais il n’y a pas de formation spécifique d’opérateur en préfabrication au sein de l’Education nationale. Cette dernière ne peut pas tout faire. Nous avons donc appliqué le proverbe “Aide-toi et le ciel t’aidera”, en fondant notre propre école. Le Campus Rector constitue aussi la pépinière de talents interne de l’entreprise.
Propos recueillis par Frédéric Gluzicki
Ronan Blanchard, de la chimie à l’industrie du béton
Ronan Blanchard, 46 ans, a pris les fonctions de directeur général de Rector Lesage depuis le mois de janvier 2020. Il a ainsi succédé à Pierre Laplante, qui a fait valoir ses droits à la retraite, après 10 ans passés à piloter le groupe au quotidien. Ronan Blanchard a pris ses fonctions dans des circonstances particulières, alors même que la crise du coronavirus montait en puissance... Bien connaître l’industrie et le secteur de la préfabrication fut donc un atout majeur pour assurer cette transition.
Ingénieur en génie des procédés de formation, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des industries chimiques, Ronan Blanchard a débuté sa carrière dans ce domaine d’activité. C’est seulement en 2007 qu’il rejoint le monde du béton, en intégrant le groupe breton Quéguiner. En qualité de directeur industriel, puis de directeur général de Celtys, branche préfabrication de l’entreprise. Ceci, avant d’accéder à la direction générale du groupe, poste qu’il gardera jusqu’en 2016. Ensuite, Ronan Blanchard a choisi une nouvelle orientation, en rejoignant SFA, pour y prendre, là encore la direction générale France des entités Kinedo et Watermatic.
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