Il y a 7 ans et 268 jours
Dominique Perrault Architecture : Pavillon Dufour
Le pavillon Dufour, érigé par l'architecte éponyme au XIVe siècle, ne fût jamais achevé, ni à l'époque où il était destiné aux entrées des appartements privés du Château de Versailles, ni lors des grands chantiers de la consolidation de la Vieille Aile de 1923 . C'était sans compter sur les travaux d'aménagement pilotés par Dominique Perrault qui visent à rendre à cet édifice la dignité qu'il mérite.
Le Château de Versailles : les dorures, la grandiloquence, l'éblouissant vestige de la monarchie française. Mais Versailles, c'est également 7,5 millions de visiteurs par an et six accès différents, soit un casse-tête logistique desservant la réputation de l'ancienne demeure royale de Louis XIV. Pourquoi alors ne pas utiliser de ce bâtiment inachevé reconverti en locaux administratifs qui peuvent être placées ailleurs, pour aider " tant que faire se peut " à la résolution des problèmes d'affluence ?Une réponse à ces problématiques est proposée en 2011 par Dominique Perrault, lauréat du concours lancé en 2003 par la direction du monument, visant à revaloriser les différents espaces de la vieille aile du château . La proposition de l'architecte mêle ainsi à la fois restauration, réhabilitation et réinterprétation de l'annexe désuète, et création d'un nouveau point d'entrée et de sortie au lieu mythique.
Si la physionomie de la construction d'origine est conservée, son organisation intérieure est revue et réadaptée aux besoins actuels. Les 2 700 mètres carrés du pavillon Dufour sont répartis sur quatre niveaux :, un hall d'entrée disposé en rez-de-jardin menant au palais, un espace dédié à la sortie des visiteurs au-dessus, en rez-de-chaussée ; et pour finir le restaurant Or d'Alain Ducasse au 1er étage, surplombé par un auditorium sous les combles.
À l'intérieur, on retrouve un Versailles contemporain dans lequel les revêtements dorés et autres lustres monumentaux sont réinterprétés, moins chargés et plus épurés qu'à l'époque du Roi Soleil. Pour développer une enveloppe uniforme, Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, designer de l'agence, ont choisi le métal " matériau de prédilection de ces derniers ", dans le traitement des revêtements et des luminaires. Le parquet en bois traditionnel laisse donc place à des lattes métalliques à motifs abstraits tandis qu'au plafond des godrons " plis ronds et empesés souvent présents dans le textile et l'orfèvrerie ", agissant comme des tentures, accueillent des suspensions lumineuses courbes et voluptueux, rappelant les mouvements, les coiffes et les toilettes d'autrefois.
Un ensemble qui offre une deuxième vie à une partie oubliée du Château, mais plus globalement à la totalité du monument.
Pour en savoir plus, visitez le site de Dominique Perrault Architecture
Photographies : André Morin, Christian Milet et Patrcik Tourneboeuf