Il y a 5 ans et 303 jours
Philippe Chiambaretta : MO.CO.
Inauguré le 29 juin dernier, le MOCO (Montpellier Contemporain) est le premier centre d'art nouvelle génération d'Europe proposant une version globale de l'institution muséale, de la formation des artistes à la présentation de collections publiques ou privées. Retour sur un projet audacieux.
Nouveau centre d'art contemporain de Montpellier (34), le MOCO est né sous l'impulsion du maire Philipe Saurel. Pensé comme un ensemble artistique global novateur, il se déploie sur trois sites : l'ESBA, Ecole Supérieure des Beaux-Arts, la Panacée, un centre d'art contemporain pour les jeunes créateurs, et le MOCO, un centre international des collections d'art. Sans collection permanente mais destiné à exposer la diversité de la scène artistique française et internationale, le MOCO a pour ambition de renouveler l'offre culturelle actuelle tout en assurant le dynamisme culturel de la métropole à travers le monde.
L'Hôtel Montcalm, maison particulière datant du début du XIXème siècle, a été réhabilité par l'agence PCA-STREAM de l'architecte Philippe Chiambaretta, pour devenir l'Hôtel des Collections qui accueille désormais les accrochages temporaires de l'institution. Imaginé selon une logique non-formaliste de l'architecture, cet édifice est un « bâtiment-outil » conçu pour valoriser la diversité de la création contemporaine. Le MOCO comprend notamment 1 282 mètres carrés d'espaces d'exposition, 3 100 mètres carrés de jardin paysager signé Bertrand Lavier et 974 mètres carrés de terrasses et d'allées. Le bâtiment s'étend sur trois vastes modules éclairés par un astucieux dispositif de blocs lumineux et de spots mobiles. Les salles peuvent ainsi s'adapter à toutes sortes de productions et de scénographies.
Alimenté par la théorie de « l'esthétique relationnelle » développée par le critique d'art devenu directeur général Nicolas Bourriaud, le MOCO est aussi un lieu de vie et d'échanges. Il comprend par exemple un restaurant locavore prônant les circuits courts et des endroits de détente propices aux rencontres et aux interactions entre les visiteurs. Nouveau venu dans le paysage artistique montpelliérain, la troisième entité de ce projet de longue haleine constitue un véritable écosystème culturel.
Jusqu'au 29 septembre 2019 prochain, l'exposition inaugurale « Distance intime » propose de découvrir l'histoire contemporaine depuis les années 1990 à travers une sélection d'œuvres tirées de la collection constituée par l'entrepreneur nippon Yasuharu Ishikawa. Pierre Huyghe, On Kawara, Tino Sehgal, Felix Gonzalez Torres, ou encore Danh Vo, sont les grandes figures de l'art qui jalonnent l'accrochage. Le commissariat, assuré par Yoko Hasegawa, professeure, curatrice et directrice artistique tokyote, établit des liens signifiants entre chaque création. Disparition, écologie, globalisation, histoire personnelle et collective, mémoire, temps. Autant de thématiques universelles convoquées tout au long de l'exposition. Ni chronologique, ni géographique, le parcours s'apparente davantage à un cheminement didactique. La pertinence de la scénographie conduit les spectateurs à pleinement profiter des créations choisies.
Une invitation au voyage dans l'histoire de l'art contemporain.
Photographies/Illustrations : Jean-Philippe Mesguen et Salem Mostefaoui pour PCA-STREAM
Pour en savoir plus, visitez le site du MOCO