Il y a 14 ans et 17 jours
Exposition "Architectures 80" : Tropisme bien parisien pour une exposition peu engagée
Le survol rapide de cette exposition permet deux constatations.
1°) Les années 80 à Paris sont les années de construction de "pleins" et non du vide faisant l'urbanité.
Il est étonnant de voir toutes ces forteresses, comme si à défaut de ne pouvoir construire de nouvelles enceintes, Paris rêvait d'îlots fortifiés. Du musée de la Villette ( avec ses véritables douves,) au bunker de l'Opéra Bastille, en passant par les tours quadrangulaires de la BNF-François Mitterrand, sans oublier la muraille du ministère des finances (Bercy,) le mausolée POPB, ou encore la muraille de l'hôpital Robert-Debré, et le "fort" des Archives de Paris. Même l'IMA signifie cette architecture magnifiée de la limite, de l'enfermement, du dedans par rapport au dehors. Cet élitisme de l'obstru, ou n'entre pas qui veut, ce non-partage assumé et signifié.
Qu'est-ce qu'un fort sinon le principe de l'exclusion du dehors ? Les architectes des années 80, issus de mai 68, ne seront que les édificateurs de l'exclusion urbaine. La signification du rejet de l'autrui. De tous les autruis par ces glacis bétonnés et ferrailleux.
Le premier "mérite" de cette exposition est de donner à comprendre, en réaction plus qu'en continuation, le signifiant des déconstructivistes et aujourd'hui des architectes comme SANAA qui essayent de dématérialiser les limites, de construire les vides plus que des pleins, d'ériger du lien plus que de l'obstacle.