Toute l’actualité du bâtiment regroupée sur un seul site

Toute l'actualité du bâtiment dans la catégorie Muuuz

(5579 résultats)
Il y a 5 ans et 22 jours

Extra Medium : MA

Le projet « MA », c’est tout d’abord une histoire de famille. Le terrain, acheté par les proches de l’architecte au début des années 2000, était jadis une ferme typique du Vaucluse se confondant avec le paysage. Repris en mains par les équipes d’Extra Medium il y a 4 ans, la demeure se transforme ainsi en un havre de paix où paysage, charme et design cohabitent en harmonie. Réhabiliter un lieu chargé d’histoire n’est pas tâche facile, surtout quand un lien sentimental nous unit à la bâtisse. C’est pourtant le pari que s’est lancé le cabinet Extra Medium qui fait revivre une vieille ferme de famille en lui insufflant une touche de modernité bienvenue. La maison, enfouie dans les collines, jouit d’une situation d’exception qui lui confère un caractère monastique, intime et agréable. Des qualités mises en valeur par les partis pris architecturaux de l’agence en charge du projet qui conçoit cette réhabilitation comme une chance d’offrir une nouvelle vie à ce patrimoine familial. La structure existante a été soigneusement déconstruite en plusieurs phases. L’empreinte et l’enveloppe ont été revues mais respectent toujours les proportions de l’ancienne construction. Inspirés par l’architecture vernaculaire du Vaucluse et l’histoire du site, les maîtres d’oeuvres réinterprètent les matériaux caractéristiques de la région, finissant les murs à la chaux et utilisant des tuiles anciennes pour la toiture.A l’intérieur, le calme règne. Déclinant divers matériaux locaux – pierres et marbre notamment –, les différents espaces sont d’une clarté apaisante. Les pièces lumineuses sont réchauffées par une présence subtile de bois clair, que l'on retrouve sur le mobilier ou les contours des fenêtres. Un foyer des plus réconfortant.Pour en savoir plus, visitez le site d’Extra MediumPhotographies : Simone BossiZoé Térouinard
Il y a 5 ans et 23 jours

Marcin Rusak : White Perma

Le collection « White Perma » du designer polonais Marcin Rusak emprisonne des végétaux dans des formes de résine hybride. Un langage poétique duquel nait du mobilier unique et atypique. Dernière série du designer Marcin Rusak, « White Perma » intègre bourgeons, tiges, pétales et autres feuilles issus des déchets des fleuristes dans une bio-résine blanche, contenant elle même des éléments végétaux. Une exploration des imperfections du monde et un travail du détail qui contribuent à créer une collection originale comprenant un banc semi-circulaire agrémenté d’une table d’appoint, un ensemble type « bureau » et une étagère. Trois pièces qui ont été dévoilées lors de la dernière édition de Design Miami qui s’est déroulé du 8 au 9 décembre dernier. Un usage du réemploi onirique qui se décline également en noir au sein de la collection « Black Perma ». Les contours sinueux de cette architecture florale dédramatisent l’aspect monolithique de la résine, et rappellent les fossiles préhistoriques qui ont contribué à figer l’Histoire et à la transmettre, générations après générations. Un projet aussi imaginatif que romantique.Pour en savoir plus, visitez le site de Marcin RusakPhotographies : James HarrisZoé Térouinard
Il y a 5 ans et 23 jours

Rencontre avec : Alexia Chevrollier

Après avoir obtenu son DNSEP à l'École Nationale Supérieure d'Art de Dijon (2012), l’artiste Alexia Chevrollier a étudié la philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (2014-16), puis l’esthétique à l'université Paris-Sorbonne (2016-18). Alexia Chevrollier mêle depuis pratique artistique et réflexions théoriques. Rencontre avec une jeune plasticienne qui « met en scène » les matières. Muuuz : Quand je vous ai rencontrée, j’ai découvert des peintures, des sculptures, des vidéos, des photographies, où il est toujours question de matières. Pouvez-vous nous parler un peu de votre pratique éclectique ?Alexia Chevrollier : Mon travail peut être défini par la notion de mouvement. Il n’est pas figé dans le temps ni dans une seule et même pratique. Je refuse de répondre à une technicité car je privilégie les matériaux. J’aime me définir comme une metteuse en scène de matières plutôt que comme une artiste plasticienne. Dans mes œuvres, je mets en scène les matières comme un metteur en scène dirige les corps. Je cherche toujours à révéler toutes les qualités des matériaux. Pour décrire votre processus de création, vous parlez d’une « déréalisation de la matière ». Qu’est-ce que cela signifie ? J’emploie l’expression « déréalisation de la matière » pour décrire mon travail autour de la rouille, qui est à la fois pictural et sculptural. Quand on est sculpteur, on utilise souvent des matériaux qui doivent être pérennes, car il y a une notion d’élévation et de construction. À partir de ce constat, je me suis demandée comment un matériau robuste comme le métal pouvait s’exprimer autrement, et j’ai choisi de déconstruire les propriétés mêmes de la matière en la rendant liquide. La « déréalisation de la matière » permet ainsi de détourner la robustesse première du métal. Comment sont nées vos peintures qui « déréalisent la matière » ? Mon désir de « déréaliser de la matière » vient de plusieurs cheminements de pensée. L’idée est d’abord d’inverser la qualité propre d’un matériau. Mais il y a aussi une part de hasard. Un jour, les jus d’oxyde de fer que je conservais dans des boîtes métalliques ont attaqué leurs contenants et se sont répandus sur le sol de mon atelier. J’ai alors pris des feuilles et des chutes de toile pour éponger le liquide. Les œuvres issues de cet événement fortuit sont à la fois métalliques et organiques. J’ai depuis développé cette pratique de peinture de rouille. Je me suis aussi inspirée des usines abandonnées. J’aime pouvoir imaginer les vies antérieures d’un lieu. Le métal est très présent dans les anciennes usines, des casiers aux tableaux électriques. Dans les usines en friche, on observe souvent des coulures de rouille qui évoquent le passage du temps. Mes peintures réalisées avec du jus de rouille sont des faux-semblants d’acier Corten, un acier auto-patiné utilisé par l’artiste Richard Serra dans ses sculptures, mais elles ne sont pas vraiment des peintures. Ce sont des œuvres de sculptrice plutôt que de peintre. Elles évoluent car elles s’oxydent en fonction de la teneur en oxygène et du taux d’humidité du lieu. Ces toiles réagissent constamment avec leur environnement, ce qui les rapproche encore une fois de la sculpture. À l’inverse, dans mon travail de jus de rouille sur toile libre, on s’éloigne des toiles de métal semblables à des plaques d’acier Corten. J’aime peindre ces toiles désincarnées par terre dans mon atelier. En les peignant au sol, je ne mets pas de distance entre mon corps et la toile. Une fois que la toile est sèche, je la mets en scène en la pendant au mur, ou en la plaçant sur des barres métalliques. J’aime inscrire le sol de mon atelier dans ma toile. L’atelier est le lieu caché de l’artiste, le support de toutes ses erreurs et de toutes ses réussites. Je laisse une empreinte, celle de mon atelier, mais aussi toutes celles des ouvriers et des artistes qui ont travaillé dans ce lieu avant moi. J’aime évoquer les histoires des espaces vécus dans mes peintures. Dans votre œuvre, l’artisan occupe une place centrale. Pouvez-vous nous expliquez votre démarche ? L’artisan occupe effectivement une place très importante dans mon œuvre. Je suis fascinée par les artisans. Je valorise la collaboration avec l’artisan car je refuse d’être commanditaire d’un savoir-faire. Je suis plus intéressée par la réaction de la matière que par le geste de l’artisan. Lorsque je travaille avec un artisan, je lui demande de sortir de son savoir-faire contrôlé en l’emmenant vers des positions d’inconfort. Je deviens alors « chorégraphe » de sa gestuelle. Que signifie pour vous ce travail collectif ? Ce travail collectif est très important pour moi. Je ne prétends pas apprendre un nouveau savoir-faire. J’ai envie d’être surprise et de rester assez naïve devant une matière. J’aime conduire l’artisan vers un terrain qu’il ne connaît pas, une situation qu’il ne maîtrise pas. J’ose espérer que mon intervention marque aussi les artisans. Quelle relation entretenez-vous avec les artisans avec lesquels vous collaborez ? Les considérez-vous comme des artistes ? L’artisan n’est pas à mon service. Nous sommes tous les deux au service de la matière. J’aime le hasard de la rencontre avec chaque artisan. Par exemple, quand j’ai commencé à travailler avec le maître verrier Stéphane Pelletier de l’Atelier Gamil, il y a tout de suite eu une complicité. J’ai d’ailleurs réalisé de nombreuses œuvres avec lui, notamment Souffle, Soulèvement, The Breath of fountain, Entropie et Lulu. Une relation de confiance doit exister entre l’artisan et moi pour que la collaboration soit possible. Tout l’enjeu de mon film Contre Taylor sur le travail d’un maître charbonnier est de montrer le passage de la construction à la déconstruction de la matière à travers le geste de l’artisan. Je pense que la différence entre l’artisan et l’artiste se cristallise autour de la sphère marchande. L’artiste est autant producteur que l’artisan, mais l’artiste est sans doute un mauvais artisan. L’artiste contemporain explore souvent différents médiums mais il ne les maîtrise pas forcément, tandis que l’artisan connaît et maîtrise très bien un seul savoir-faire. Certains artisans ont marqué durablement mon parcours. Pourquoi les matières vous fascinent-elles ? Les matières racontent des histoires. J’entretiens un relation très sincère avec elles. En 2017, j’ai réalisé Condition (structure), une sculpture éphémère constituée d’une structure en bois de charpente sur laquelle était posée une petite sculpture en terre crue. Je joue ici sur l’équilibre entre la robustesse des éléments en bois et la petite sculpture en terre cuite, mais je m’intéresse surtout aux histoires de ces matériaux. Les fragments de charpente utilisés dans mon œuvre avaient été récupérés par une architecte dans une veille maison pour construire un escalier. L’architecte m’a prêté ces fragments de bois le temps de mon exposition personnelle « La fabrique des possibles. Paysages crus » à la Chapelle du Carmel de Chalon-sur-Saône en 2017. En mettant en scène ces morceaux de bois, je dialogue avec les matières. Certaines de vos œuvres sont immersives, d’autres s’inscrivent dans l’espace. Que souhaitez-vous provoquer chez le regardeur ? Je cherche toujours à parler au regardeur. Dans ma dernière exposition personnelle « À force égale » au CRAC de Champigny-sur-Marne en 2019, j’ai choisi de créer un jeu entre extérieur et intérieur pour intégrer le visiteur à l’espace. Je prends toujours en compte le corps du spectateur. L’œuvre fonctionne en elle-même, mais le spectateur a son importance dans la logique de l’œuvre. Avec le temps, mes sculptures et mes peintures évoluent. Si le visiteur vient se confronter plusieurs fois à mes œuvres, il peut découvrir les transformations visibles de mes travaux, des « inframouvements » perceptibles dans le temps. Le regardeur se situe au centre de ma pratique. Dans mes œuvres, je viens contrarier la vitesse et le rendement qui nous sont imposés par la société capitaliste en confrontant le spectateur au rythme de la matière. Je l’invite en effet à se questionner. Tant mieux si le spectateur s’ennuie devant mes œuvres car ce hors-temps lui permet d’accéder à un autre monde. Aujourd’hui, prendre le temps est devenu un acte de résistance car chaque minute est rentabilisée.Dans un texte récent, vous racontez déjà l’impact du confinement sur votre travail. Pouvez-vous nous en parler ?La crise sanitaire actuelle causée par le Covid-19 m’a permis de mettre à l’épreuve ma pratique artistique. Avec ce printemps 2020, l’humanité est obligée de se mettre en pause, et peut alors choisir de se reconnecter à des activités essentielles. Durant le confinement, j’ai décidé de réfléchir sur la création post-confinement. Comment créer après la crise sanitaire ? Comment s’adapter à la situation actuelle ? J’ai imaginé un espace avec plusieurs œuvres, que les visiteurs peuvent caresser. Ce projet en devenir serait à la fois une invitation à recréer du lien et une invitation à produire une installation collective. Chaque visiteur pourrait venir modifier mes créations et introduire sa propre énergie. J’aimerais produire des œuvres interrelationnelles, et conférer ainsi à mon travail une dimension collective. Cette installation serait mon appel à sortir de l’individualité. Pour en savoir plus, visitez le site de l’artiste Alexia Chevrollier. Photographies : Portait, vues des expositions « À force égale » et« La fabrique des possibles. Paysages crus » © Nicolas Briet, Vue de l’atelier © Marie Docher, Extrait de la vidéo Contre Taylor, 2014-2017, film, 1h45 min © Alexia Chevrollier.Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 24 jours

LUMICENE : LumiPod

« Adossée à la colline », la maison signée LumiPod de la société lyonnaise LUMICENE n’est pas bleue comme celle chantée par Maxime Le Forestier mais… ronde. D’une superficie de 18 mètres carrés, cet habitat atypique offre une vue à 180 degrés sur le paysage environnant. Un concept dont la première application vient de voir le jour dans le sud des Alpes françaises. Après avoir été confinés chez soi durant deux long mois, nombreux sont les français qui rêvent de nature et de grands espaces. Et si l’on déplaçait son petit studio parisien ou sa chambre à coucher au sein d’une forêt inhabitée, où nos seuls voisins seraient les chênes avoisinant et la faune silencieuse ? C’est ce que la société lyonnaise LUMICENE propose grâce à son concept de LumiPod, un cocon tout rond qui offre, pour sa première application, des vues à couper le souffle sur la nature sauvage des Alpes. « LumiPod, c’est l’expérience d’une nuit en pleine nature, du silence absolu, une forme de retour à l’essentiel. » LUMICENEConcentrant dans seulement 18 mètres carrés une chambre, une salle d’eau et une penderie, cette configuration minimal conjugue confort et nuit à la belle étoile. En effet, LumiPod intègre une menuiserie en verre courbe brevetée de 5 mètres de diamètres permettant à ses propriétaires de jouir d’une vue à 180 degrés sur l’extérieur. Enveloppé d’un bardage en douglas teinté noir, rappelant le bois brûlé – shou-sugi-ban – japonais, le petit bâti est une invitation à la méditation et à l’introspection.L’habitation est composée de deux demi-modules préfabriqués en atelier, à Lyon, qui sont ensuite assemblés sur site en quelques jours. L’ensemble s’appuie sur des pieux vissés et s’intègre sans problème à son paysage, qu’il ne dénaturera pas si il est amené à disparaître. Le modèle se décline également en divers format, allant de la chambre simple à la suite luxueuse.De quoi allier avec brio le confort d’une chambre d’hôtel à l’expérience du camping sauvage.Pour en savoir plus, visitez le site de LUMICENEPhotographies : Kevin DolmaireZoé Térouinard
Il y a 5 ans et 25 jours

Batiik Studio : La galerie Amélie, Maison d’art

La galeriste française Amélie du Chalard a confié à Batiik Studio la conception de son Art Room. Située au 8 rue Clauzel dans le 9ème arrondissement de Paris, la galerie Amélie, Maison d’art expose des œuvres variées et accueille des résidences artistiques dans un espace d’exposition pensé comme une maison de ville. À la demande de la galeriste Amélie du Charlard, l’agence d’architecture d’intérieur et de design Batiik Studio a transformé deux appartements nichés dans un bâtiment historique de la capitale en un endroit atypique, entre galerie d’art, showroom et lieu de vie. La galerie Amélie, Maison d’art prend aujourd’hui place dans un espace spacieux – 230 mètres carrés répartis sur deux niveaux –, et lumineux – un duplex doté de grandes surfaces vitrées. Conçu comme une maison de ville, ce lieu culturel propose aux visiteurs de découvrir la collection dans un espace aménagé, ce qui leur permet de se projeter immédiatement dans l’univers de la collection. La galeriste avait déjà séduit collectionneurs et amateurs d’art en organisant des expositions temporaires dans son propre appartement. De l’entrée à la salle de séjour, en passant par la chambre et la salle de bain, toutes les pièces de la galerie font la part belle aux œuvres et objets sélectionnés par Amélie du Chalard à travers des mises en scène travaillées. Aux antipodes de l’intérieur aseptisé du « white cube », la galerie Amélie, Maison d’art invite les visiteurs à découvrir des gravures, des objets, des peintures, des photographies, des sculptures et des vidéos, dans un intérieur aménagé comme celui d’un logement. Sous la houlette de Rebecca Benichou, les architectes de Batiik Studio ont toutefois privilégié la sobriété afin que les œuvres présentées soient toujours mises en valeur. Ils ont donc opté pour un espace majoritairement décloisonné et des murs blancs, et ont conservé certains éléments architecturaux historiques – des poteaux Eiffel et des poutres Hausmann en bois –, mais mariés avec des touches contemporaines. Au rez-de-chaussée comme à l’étage, chaque pièce devient l’écrin des créations exposées. Pour en savoir plus, visitez le site de Batiik Studio et le site de la galerie Amélie, Maison d’art. Photographies : © Bertrand FompeyrineLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 25 jours

Dossier : 5 restaurants atypiques parisiens

Déconfinement, jour 1 ! Pourtant, si l'on peut doucement commencer à sortir de chez soi, reprendre le court de sa vie semble encore être une illusion. Pour se préparer au lendemain ou s'échapper le temps d'un fantasme, Muuuz vous propose cette semaine un florilège de restaurants parisiens tous plus fous les uns que les autres, au sein desquels il fera bon de retrouver ses amis une fois le temps venu. Simon Porte Jacquemus : Restaurant OursinEn passe de prendre la capitale d'assaut, Simon Porte Jacquemus récidive après le succès de son premier établissement le Café Citron et ouvre une nouvelle adresse, toujours en association avec Caviar Kaspia : le Restaurant Oursin. Tout comme sa première enseigne, déjà auréolée de succès, Oursin prend place au sein des très chics Galeries Lafayettes Champs Elysée et invite les gourmets du 8ème arrondissement à voyager sous le soleil. . Delphine Sauvaget : Grand BeauPrenant place au 3ème étage des Galeries Lafayette Beaugrenelle (15ème arrondissement), le restaurant Grand Beau propose un retour aux sources des plus agréables dans un décor aux inspirations naturelles. Focus sur un havre de paix en pleine capitale signé Delphine Sauvaget. . Friedmann & Versace : RivieraLe studio français Friedmann & Versace, formé par les décoratrices Virginie Friedmann et Delphine Versace, imagine un décor aux accents méditerranéens pour le restaurant Riviera. Pour la nouvelle adresse parisienne des restaurateurs David et Lionel, le tandem féminin signe un intérieur estival aux allures de maison de vacances. De quoi prolonger l’été toute l’année. . Atelier Tsuyoshi Tane Architects : Restaurant MaisonManger au restaurant comme on dine à la maison ? Pari tenu pour les équipes de l’Atelier Tsuyoshi Tane Architects – ATTA – qui transforment un ancien entrepôt à vin du 11ème arrondissement de la capitale en une auberge conviviale où les clients se rassemblent autour d’une grande table dans un cadre champêtre et confortable. . Studio Parisien : Grand Café d’AthènesNouvelle adresse de Filakia, enseigne grecque située dans les 2ème et 5ème arrondissements, le Grand Café d'Athènes est une véritable invitation au voyage. Troquet aux murs olive et à la vaisselle typique dépareillée, ce nouveau temple de la gastronomie méditerranéenne est signé du Studio Parisien, à qui l'on doit également le restaurant Yoko (2ème arrondissement). . La Rédaction
Il y a 5 ans et 29 jours

Rencontre avec : Eva Nielsen

Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2009, l’artiste franco-danoise Eva Nielsen crée des œuvres protéiformes énigmatiques. Avec ses toiles peintes, parfois imprimées ou sérigraphiées, elle bouscule les codes de la peinture, mixe les médiums et sollicite l’imagination du regardeur. Rencontre avec une peintre inspirée et inspirante. Muuuz : Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?Eva Nielsen : Quand j’étais jeune, je ne voulais pas être artiste. Après un DEUG de Lettres Modernes et une maîtrise d’Histoire Européennes à la Sorbonne, j’ai finalement tenté les Beaux-Arts de Paris et j’ai été acceptée. Mon entrée aux Beaux-Arts a été une étape décisive dans mon parcours. J’ai adoré mes années là-bas. J’ai rencontré mes amis, des artistes très intéressants qui m’ont appris autant que mes professeurs. Grâce à la bourse Socrate, j’ai étudié à la Central Saint Martins en 2008. Ce séjour à Londres a été très enrichissant. Ensuite, j’ai rapidement commencé à travailler avec des galeries. Plusieurs résidences artistiques en France et à l’étranger ont ponctué ma carrière. J’ai eu la chance d’aller en Norvège avec l’artiste Mireille Blanc pour travailler à LKV en 2012, puis à Los Angeles avec le peintre Raphaël Barontini pour profiter de tous les ateliers techniques de The Cabin en 2017. Les expositions collectives ont également jalonné mon parcours. J’aime que mes œuvres soient confrontées aux créations d’autres artistes. Quelle est votre approche de la peinture ?Dans ma peinture, il est d’abord question de promouvoir l’hybridité, le collage et la pluridisciplinarité. La toile permet de saisir une partie d’un tout. Je suis très intéressée par l’image photographique, et son aspect tronqué. En photographie comme en peinture, l’artiste capture une vision, qui est forcément parcellaire. Le hors-champs est tout aussi intéressant que la toile. Techniquement, ma peinture se définit par superposition. J’aime, par exemple, faire coïncider un fond diffus avec une ligne franche obtenue par sérigraphie. La technique va aussi de pair avec l’intellect. Quand j’ai en tête une image, je choisis une technique spécifique pour la poser sur la toile. La technique découle ainsi de l’idée. J’aime cette rencontre du geste avec l’esprit. Vous êtes peintre, mais aussi photographe et sérigraphe. De la peinture à la sérigraphie, quel est votre processus de création ? Mon processus de création n’est pas défini. Il y a toujours une prise de risque, qui est d’ailleurs très excitante. En ce moment, je mixe toutes les techniques. Je peins ma toile, je l’introduis dans une imprimante et je la sérigraphie. Je me perds aussi dans les étapes, du collage à la surimpression. L’expérimentation de l’atelier au quotidien apporte son lot d’aléas. C’est important de voir l’accident et de le conserver. Quand j’étais étudiante, je m’opposais à l’accident. Aujourd’hui, au contraire, je chéris les imprévus. L’art le plus complet est sans doute celui où l’artiste parvient à réguler les improvisations pour les incorporer complétement au processus de création. Ainsi, la séance à l’atelier est complexe et intéressante. Parfois, je jette mes toiles. J’aime ce geste confiant, qui révèle une mise à distance de l’acte de création. Je reste persuadée que l’égo pour l’égo est assez nuisible, car l’envie de créer doit prévaloir. Mon œuvre rassemble des références multiples. L’art est une rencontre entre différents domaines. Je suis fascinée par le Black Mountain College, une université américaine humaniste qui fut marquée par les préceptes de Josef et Anni Albers. Avec l’arrivée du couple aux États-Unis au début des années 1930, le Black Mountain College devient une école avant-gardiste, où toutes les disciplines artistiques sont enseignées. J’aime toutes les créations. Je ne pourrais pas me cantonner à un seul médium. Beaucoup de vos œuvres sont issues d’une réflexion sur l’espace urbain. D’où vous vient cette fascination pour les paysages ? Je vis et travaille en banlieue depuis dix ans. La banlieue m’inspire beaucoup. Les paysages périurbains sont toujours pluriels. Ils évoluent constamment. En banlieue, j’aime l’alternance entre des paysages très construits et des lieux abandonnés comme les carrières en friche. À Villeneuve-Saint-Georges, par exemple, toutes les étapes de l’urbanisation sont visibles. Dès que je voyage, je prends les transports en commun et je visite les banlieues, que ce soit à Berlin ou à New York. J’aime découvrir comment une ville évolue. Les banlieues sont des lieux qui sont eux-mêmes des collages, des oxymores. J’aime que l’espace ne soit jamais défini. Je peins des lieux possibles, qui ne sont jamais figés. Je ne suis pas documentaliste ni géographe. Les lieux que je peins ne sont donc pas vraiment réels.Quel rapport entretenez-vous avec l’architecture ?Mon rapport avec l’architecture est empirique. Je la vis, je la vois, je la documente, je la peins. Je suis fascinée par la maison, mais aussi par l’abris tel que Louise Bourgeois le défini. Juste après la crise des subprimes, j’ai fait un road trip à Détroit et j’ai découvert tous les logements abandonnés, toutes ces habitations qui perdent leur valeur première d’espace vécu. L’architecture est à fois fabuleuse et fragile, car elle porte en elle-même sa propre fin. Lorsque je peins des architectures, ce n’est pas le bâtiment en soi qui m’intéresse, mais le rapport que l’homme entretient avec lui. Je suis aussi passionnée par la réalisation de maquettes. Quand j’avais dix ans, je me suis cassée la jambe. Après l’incident, j’ai dû rester sans bouger pendant un an. Un jour, mon père m’a offert une maquette. J’ai alors occupé ma convalescence en fabriquant des tonnes de maquettes. Quels artistes vous inspirent ? Pourquoi ?Je suis influencée par de nombreuses personnalités. J’aime beaucoup les peintres romantiques comme Caspar David Friedrich, qui laisse une grande place au regardeur dans ses peintures. Je cherche moi-même à substituer mes yeux à ceux du regardeur. Je souhaite que le regardeur puisse laisser libre cours à son imagination. On retrouve cela chez les artistes surréalistes. Man Ray me plaît beaucoup car il incarne parfaitement la modernité. Je m’inspire également de plusieurs artistes modernes et contemporains. J’adore Paul Cézanne, Paul Klee, Ed Ruscha, Georgia O'Keeffe, Lee Lozano ou encore Helen Frankenthaler. Mais je suis aussi fascinée par la photographie et l’architecture. Je suis fan des clichés poétiques pris par Luigi Ghirri et des architectures complexes imaginées par Zaha Hadid. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Actuellement, je travaille sur trois séries. Dans une série, je peins des architectures anthropomorphiques, c’est-à-dire des architectures qui prennent une morphologie humaine. C’est lors d’un séjour à Sibiu en Roumanie que j’ai découvert ces bâtiments surprenants. Je réfléchis également sur l’idée d’image troublée, qui est d’ailleurs parfaitement illustrée par la photographie Portrait de l’espace de Lee Miller. Dans une autre série, j’envisage les architectures comme des percées dans l’horizon, des orbites à travers lesquels on tente de deviner une partie du paysage. J’aime travailler sur plusieurs séries simultanément pour pouvoir aller de l’une à l’autre sans me lasser. Pour en savoir plus, visitez le site de l’artiste Eva Nielsen et le site de la Galerie Jousse Entreprise. Visuels : Portrait © Vincent Ferrane, Œuvres © Eva NielsenLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 31 jours

Rencontre avec : Pascale Risbourg

Styliste de formation, Pascale Risbourg délaisse rapidement la mode pour devenir créatrice de papiers peints, puis céramiste. Elle explore depuis plus de vingt ans la création et ne cesse de se renouveller. Aujourd’hui, elle vit et travaille en Belgique. Au détour d'une visite dans son pays d'adoption, la rédaction de Muuuz a eu l'occasion de s'entretenir avec cette artiste dans l'âme. Retour sur une rencontre audacieuse. Vous venez de la mode, pourquoi avez-vous finalement choisi l’artisanat ?La mode est ma première formation. J’étais certaine de faire quelque chose d’artistique. Je me suis inscrite à ESMOD, mais je me suis vite rendue compte que ce secteur était trop restreint pour moi. Je m’en suis donc éloignée. Je faisais des vêtements très ludiques, spectaculaires. Après mon diplôme, j’ai gagné plusieurs concours mais toujours en prenant le plus de distances possibles avec le vêtement. Mes créations les plus remarquées sont les plus artistiques, notamment celles de la transformation de l’objet en vêtement, ou du vêtement en objet, comme un sac convertible en robe ou une jupe qui se transforme en parasol. J’ai réalisé que, ce qui m'intéressait réellement, c'était surtout à la dimension performative de l'habit. J’ai créé des costumes pour des évènements, des publicités, des shoots. Dans chaque projet, j’aime l’idée de susciter des émotions. Quand je crée, je me demande toujours ce que je peux apporter. Je préfère provoquer une réaction. Je réalise des créations décalées, qui surprennent. Je suis inclassable. On peut me trouver là où on ne s’y attend pas. Quel est l’intérêt de faire ce que l’on a déjà fait ? C’est plus stimulant de trouver de nouvelles idées. Par exemple, avec mes robes-sacs, j’ai audacieusement bouleversé les codes de la mode. De même, avec ma Toile de Jouy érotique. C’est d’ailleurs grâce à celle-ci que j’ai commencé à m’éloigner du vêtement pour me diriger vers la création de papiers peints, d’œuvres murales. Quelles histoires se cachent derrière vos créations de papiers peints et de céramiques ?Quand je crée des papiers peints, je pense à la céramique, et inversement. J’attache toujours beaucoup d’importance à l'équilibre des formes et des couleurs. Je cherche à apporter un regard nouveau. Quand je suis allée au musée de la Toile de Jouy à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, j’ai tout de suite été interpellée par les dessins et j’ai pensé à les revisiter avec humour. L’idée de ma première collection de papiers peints est née ainsi. J’essaie surtout de me renouveler et de ne pas suivre les tendances. Quand je crée un nouveau papier peint, je fais un travail d’assemblage. J’envisage l’ensemble comme une scénographie, puis je réfléchis aux choix des formes et des couleurs. Plus j’avance dans la réalisation d’une œuvre murale, plus je me concentre sur les détails. Lorsque je réalise des céramiques, c’est différent. Je réfléchis à la décoration sans m’imposer de cahier des charges. Contrairement à mes papiers peints, je ne suis pas dans une démarche de commercialisation. Toutes mes céramiques se situent entre art et design. Ce sont des objets qui se contemplent. L’aspect esthétique prend le dessus sur le fonctionnel. Où puisez-vous votre inspiration ?Je suis inspirée par mon environnement car il met en éveil mes sens. De la gastronomie aux nouvelles technologies, en passant par l’architecture, je puise mon inspiration partout. J’analyse constamment ce qui m’entoure, et j’essaie ensuite de donner un sens à mes observations pour les traduire dans un langage artistique qui m’est propre. « Je réalise des créations décalées, qui surprennent. Je suis inclassable. » Dans vos céramiques, quel est votre processus de création ?C’est un travail d’improvisation. J’utilise des moules en plâtre. Je compose avec ces formes prédéfinies jusqu’à me surprendre. Si je ne suis pas surprise, je retravaille ma pièce encore et encore pour obtenir une création surprenante. Je souhaite que mes pièces soient sincères. En ce moment, je surélève mes céramiques. Elles semblent être en équilibre. Ce rapport entre masse et fragilité m’intéresse, car je m’y retrouve. Comment construisez-vous votre univers ?Je suis un électron libre, mais je mène mes projets avec beaucoup de rigueur. Je suis obligée de me canaliser pour trouver une cohérence. Je cherche toujours à m’éloigner de ce que l’on peut attendre de moi. Vous utilisez la réalité augmentée pour animer les motifs de vos papiers peints et assiettes en porcelaine Erotic Toile de Jouy. Pourquoi souhaitez-vous intégrer les nouvelles technologies aux arts décoratifs ?C’est une recette de la créativité d’associer deux univers qui n’ont rien à voir. En exploitant la réalité augmentée pour donner vie aux saynètes suggestives de mes Toiles de Joy érotiques, je surprends le public. J’étais d’ailleurs très contente de voir sourire les visiteurs quand ils observaient mes papiers peints s’animer à l’édition 2019 de la COLLECTIBLE à Bruxelles, puis à l’occasion du parcours design « La Promenade du Collectionneur II » organisé par les galeries Gosserez et Maison Parisienne au Meurice en parallèle du PAD. Depuis mars 2019, vous travaillez aux Ateliers Zaventem, le foyer créatif conçu par Lionel Jadot, et participez donc à la vie des ateliers. Qu’apporte cette résidence à votre création ?C’est très stimulant de travailler là-bas. Il y a une effervescence créative. L’année dernière, j’ai eu la chance d’exposer mes créations à COLLECTIBLE aux côtés de tous les résidents volontaires des Ateliers Zaventem. Bruxelles est une véritable pépinière de talents. C’est une ville qui me convient très bien, car je peux m’exprimer avec intégrité sans être mise dans une case. Quelles sont vos prochains projets ?J’ai envie de raconter de nouvelles histoires. Je souhaiterais collaborer avec des galeries, des maisons d’éditions, et éventuellement partir en résidence à l’étranger. Avez-vous envie d’apprendre un nouvel art décoratif ?Cela ne serait pas sage [rires]. Je souhaiterais plutôt associer ma céramique avec le savoir-faire d’un autre artisan. Puis, j’aimerais aussi me perfectionner, notamment maîtriser les techniques de l’émail. Comment imaginez-vous le design de demain ?Avant d’être un objet, le design de demain est une réflexion. Selon moi, le design de demain sera un design écologique, un design de la récupération. On commence à voir des nouvelles formes, des formes marshmallow, et des nouveaux matériaux. L'upcycling se développe et séduit les jeunes créateurs. Je pense que la nouvelle génération de designers travaille sur des projets très intéressants. Je suis très contente que les jeunes talents, les étudiants, les jeunes pousses bouleversent les codes et envisagent un futur différent. La nouvelle génération de designers ne se donne pas de limite, et n’a pas peur de la critique. Les créations des jeunes designers ne sont pas forcément au point techniquement, mais au niveau artistique elles le sont. Et c’est l’essentiel. J’appellerai donc le design de demain le design marshmallow, un design hyper ludique aux frontières du surréalisme. Pour en savoir plus, visitez le site de Pascale Risbourg. Photographies : Portrait © Laetizia Bazzoni, Céramiques et papiers peints © Kaatje VerschorenLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 31 jours

Carmen Mariscal : Chez Nous

Le 12 mars, l’artiste mexicaine Carmen Marisca installait son œuvre « Chez Nous » place du Palais-Royal à Paris (1er arrondissement). Comment pouvait-elle prédire que, cinq jours après, la France entière serait, elle aussi, condamnée à rester « chez elle » ? Retour sur une œuvre prémonitoire dont le sens a évolué avec son temps. Dressée dans l’espace public, une maison de trois mètres de haut offre une seconde vie aux grilles du pont de l’Archevêché, connu pour accueillir les cadenas gravés des touristes amoureux. Une œuvre poétique qui invitait au départ à la réflexion sur les liens entre amour et foyer. Aujourd’hui campant dans le paysage désert de la capitale, l’installation monumentale prend un tout nouveau sens et devient, malgré elle, le symbole d’un confinement national inédit.Pensée il y a six ans pour prendre place en plein coeur de Paris et être admirée par la foule de gens qui s’y pressent, « Chez Nous » vit dans les faits à un tout autre rythme. Celui d’une capitale plus lente, mais aussi plus contemplative. Point de touristes croisant rapidement la maison sur le chemin du Louvre, mais des Parisiens heureux de leur marche quotidienne et ravis de pouvoir réfléchir un instant sur le travail de la plasticienne mexicaine. Mais si la demeure fictive est devenue un des symboles du confinement, son message premier reste malheureusement d’actualité. « Quand ils ont annoncé le confinement, je me suis dit que ça allait être encore plus catastrophique pour toutes ces femmes et ces enfants qui sont enfermés avec leurs bourreaux » confie l’artiste. Car si le fait de rester chez soi apparaît comme une pause bienvenue pour un grand nombre d’entre nous, ne pas pouvoir s’échapper d’un environnement violent reste une réalité à ne pas négliger. Un combat cher à l’artiste qui a d’ailleurs lancé une campagne d’appel au dons pour soutenir deux associations, Aurore – une organisation française –, et Espacio Mujeres – une structure mexicaine.Une œuvre plus complexe qu’il n’y paraît.Pour en savoir plus, visitez le site de Carmen MarsicaPhotographies : DR Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 32 jours

Zoom sur : Bleu Gris

Créée en 2014 par France Bittel et Olivier Chanard, l’agence d’architecture d’intérieur Bleu Gris séduit professionnels et particuliers avec ses intérieurs créatifs. Zoom sur un duo de choc. Après des études de design d’espace et de génie civil, France Bittel a fait ses armes au sein de plusieurs agences d’architecture avant de lancer sa propre société, Atelier Bittel France, en 2008. Olivier Chanard a suivi des études de commerce, puis a dirigé un cabinet de courtage. En 2014, très peu de temps après leur rencontre dans le sud de la France, France Bittel et Olivier Chanard décident de mettre à profit leur complémentarité et fondent l’agence d’architecture d’intérieur Bleu Gris.Des chantiers résidentiels aux projets commerciaux, le duo pense toujours les intérieurs dans leur globalité et répond avec des décors sur-mesure à leurs clients. France Bittel est en charge de la conception des intérieurs, quand Oliver Chanard s’occupe du suivi des projets. L’agence livre des chantiers dans le sud de la France, principalement à Nice. Parmi les projets niçois les plus emblématiques de Bleu Gris figurent les restaurants Da Giulia et Z, et le salon de coiffure One Love Labo. Pour la trattoria italienne Da Giulia, le duo multiplie les références à l’Italie et sa riviera en associant des matériaux organiques et minéraux – le plafond végétalisé, le sol en terrazzo – avec des objets intemporels – des paniers tressés à la main, une vaisselle en céramique, les chaises en chêne Slab signées Tom Dixon. À l’instar du Da Giulia, le restaurant Z est un voyage en Méditerranée. Le tandem marie ici des éléments d’architecture traditionnels réinterprétés dans un style contemporain avec des objets chinés disposés dans des niches irrégulières. L’intérieur du salon de coiffure One Love Labo, quant à lui, convoque le kitsch des sixties et les codes de l’architecture industrielle. Du mobilier en inox brossé aux teintes roses poudré et neo mint, rien n’est laissé au hasard. S’il s’illustre aujourd’hui par ses projets commerciaux, le duo Bittel-Chanard a aussi relevé le défi d’ouvrir une boutique de décoration. Pour sa toute première adresse niçoise, Bleu Gris met à la vente des pièces de mobilier et des objets design sélectionnés avec passion. Pour en savoir plus, visitez le site de l’agence Bleu Gris. Photographies : © Bleu Gris Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 32 jours

Dossier : 6 films d'architecture à voir d'urgence !

Ouvrages iconiques, égos gonflés à bloc, critiques et émotions, les angles et sujets des films d’architecture ne manquent pas. Et alors que nous sommes tous coincés à la maison, pourquoi ne pas en profiter pour accroître sa culture en la matière ? Un temps propice à la diffusion de grands reportages d’architecture dont la rédaction de Muuuz ne cesse de se délecter. Du touchant Esquisses de Frank Gehry à la très instructive série « Architectures » d’ARTE en passant par l’OVNI The Competition, retrouvez des maintenant notre sélection de six films à voir et revoir. Sydney Pollack, Esquisses de Frank Gehry, 2006 Connu pour avoir réalisé le film Out of Africa en 1985, l’acteur et cinéaste américain Sydney Pollack réalise son premier documentaire et son dernier film en 2006 avec Esquisses de Frank Gehry [Sketches of Frank Gehry]. Alors que Sydney Pollack n’est pas spécialisé en documentaire ni en architecture, le très célèbre architecte Frank Gehry confie à son ami la réalisation d’un documentaire sur son travail. Ce documentaire rend bien compte du processus de création et de l’approche architecturale de Frank Gehry, mais les entretiens entre les deux amis, qui ponctuent le film, témoignent de la partialité du réalisateur. . Kaspar Astrup Schröder, Big Time, dans la tête de Bjarke Ingels, 2017Le documentaire Big Time, dans la tête de Bjarke Ingels réalisé par le Danois Kaspar Astrup Schröder dresse le portrait intime de l’architecte danois Bjarke Ingels, surnommé Big. Résultat de sept années d’enquête, le film retrace les péripéties professionnelles et les états d’âme de ce génie de l’architecture contemporaine. Bien que le documentaire aux allures de biopic ait suscité des réactions controversées à sa sortie, il a au moins le mérite de nous plonger véritablement « dans la tête de Bjarke Ingels ». . Gilles Coudert, L'Esprit Le Corbusier, 2018Réalisé par le cinéaste Gilles Coudert et raconté par l’acteur Charles Berling, L’Esprit Le Corbusier réunit des témoignages de plusieurs acteurs du monde de l’art et le récit de l’adolescence du réalisateur à Firminy. Ce documentaire singulier vaut pour son approche sensible, car il invite à découvrir Le Corbusier à travers des points de vue critiques divers. Il propose ainsi d’appréhender ce qui se joue dans les édifices mêmes de l’architecte suisse. . Angel Borrego Cubero, The Competition, 2008Le documentaire réalisé par l’architecte madrilène Angel Borrego Cubero a tout du drame contemporain. Mettant en scène les plus grandes vedettes de la profession dans un combat acharné, le reportage suit de près le concours de l’élaboration du Musée national d’Andorre. Charrettes, bataille d’égo et projets tous plus fous les uns que les autres, tel est le beau programme proposé par Cubero. Un film introuvable que la rédaction de Muuuz se fait un plaisir de vous résumer. .ARTE, La collection « Architectures »Proposée par le duo Richard Copans et Stan Neumann, la collection « Architectures » retrace l’Histoire de l’Architecture à travers des films de 26 minutes, tous consacrés à un bâtiment iconique allant de l’Antiquité jusqu’aux créations contemporaines. Diffusés sur Arte, ces mini-reportages décortiquent et vulgarisent la conception d’un ouvrage phare architectural, des « fondations jusqu’aux couvertures ». Une série incontournable de la discipline à retrouver en 9 volumes qui promet de nous faire voyager en ces temps de confinement. . Jean-Luc Godard, Opération Béton, 1955Axé sur la phase béton de la construction du Barrage de la Grande-Dixence, le documentaire signé Jean-Luc Godard décline tous les codes qui ont fait la renommé du grand cinéaste : modernité brute, poésie, musicalité et plans inédits. De quoi accroître sa culture architecturale et cinématographique d’une seule traite ! . La Rédaction
Il y a 5 ans et 37 jours

Exposition : Erwin Wurm

Conçue par la Maison Européenne de la Photographie en partenariat avec les Magasins Généraux, l'exposition intitulée « Erwin Wurm, photographs », la première grande rétrospective consacrée au travail photographique de l’artiste Erwin Wurm (né en 1954), invite à découvrir en images son univers absurde, et ses sculptures aussi drôles que réflexives. L’exposition « Erwin Wurm, photographs », dont l’ambition est de rendre compte de l’importance de la photographie dans l’œuvre d’Erwin Wurm, présente pour la première fois en France plus de 200 objets visuels – des planches contact originales, des tirages, des études – réalisées par le plasticien autrichien depuis les années 1980. L’accrochage et le propos de cette rétrospective proposent de réinterroger la démarche artistique d’Erwin Wurm, en sa qualité de « sculpteur » contemporain, à travers ses photographies. Après avoir été accepté en section « sculpture » à l’Académie des beaux-arts de Vienne, Erwin Wurm, qui rêvait de devenir peintre, décida de déconstruire la sculpture pour mieux la questionner. Il développe depuis un vocabulaire sculptural inattendu, influencé par les préceptes de l’art minimaliste et de l’art conceptuel. À mi-chemin entre sculpture et performance, ses œuvres interrogent le rapport que tout un chacun entretient avec son corps et les objets du quotidien. Erwin Wurm imagine des mises en scène absurdes, où il contraint les corps, altèrent les habitudes et détournent des objets, et les immortalise grâce à la photographie ou la vidéo. Dans les images de ses célèbres One Minute Sculptures (1997), on découvre que l’artiste confronte son corps, ou celui d'autrui, à ses propres limites. Si les images des performances sculpturales d’Erwin Wurm sont d’abord des documents de constat, qui illustrent ces sculptures éphémères, elles sont devenues rétrospectivement des objets d’art à part entière. Tout l’enjeu de la rétrospective est donc de donner à voir les différents aspects de l’œuvre protéiforme d’Erwin Wurm. L’exposition dévoile en effet les divers aspects de son œuvre complexe. À la fois drôles et sociocritiques, ses « sculptures photographiques » questionnement avec humour les conventions sociales. Dans sa série « Instructions for Idleness » (2001), l’artiste suggère de « passer la journée en pyjama », de « s’exprimer exclusivement en baillant » ou de « fantasmer sur le nihilisme », quand, dans « How to Be Politically Incorrect » (2002-2003), il se moque des règles de politesse et encourage son modèle à « cracher dans la soupe de quelqu’un ». Le parcours est aussi ponctué de plusieurs œuvres interactives qui nous invitent à faire l’expérience des performances-sculptures conçues par Erwin Wurm. Ce choix judicieux des commissaires, Simon Baker et Laurie Hurwitz, nous rappelle que les œuvres photographiées sont avant tout des sculptures à expérimenter. Comme la MEP est actuellement fermée au public en raison du coronavirus, les équipes du centre culturel proposent de découvrir les expositions via ses comptes Facebook et Instagram. Dans un post Instagram « Take over » publié le 22 avril sur le profil de la MEP, par exemple, l'artiste Erwin Wurm nous fait visiter son atelier. Pour en savoir plus, visitez le site de la Maison Européenne de la Photographie. Photographies : © Erwin WurmLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 39 jours

Rencontre avec : Ronan Bouroullec

À l’occasion de l’exposition « Design, Escales bretonnes », la rédaction de Muuuz a eu la chance de rencontrer Ronan Bouroullec (né 1976), designer breton célèbre, qui travaille depuis plus de vingt ans avec son frère cadet Erwan Bouroullec. Muuuz : Quelle est l’influence exerce votre Bretagne natale sur vos créations ?Ronan Bouroullec : La question des influences est toujours très compliquée. L’imaginaire est le résultat de beaucoup de choses, de ma jeunesse, de mes rencontres, de mes voyages… Je suis profondément attaché à la Bretagne, qui est un territoire que j’adore. J’y suis presque malgré moi extrêmement lié. J’ai besoin souvent de venir tout le temps, ça me manque beaucoup. L’influence exacte est difficile à définir. Il y a peut-être un contexte familial rural dans lequel il y a une certaine simplicité, une évidence, un rapport aux choses presque pratique. Il y a un imaginaire qui serait à la fois de simplicité et de relation avec nature. Il est très difficile, objet après objet, de retrouver exactement ce qui fait la mémoire d’une réflexion. Le travail du design est un travail long. Il ne suffit pas d’avoir une idée. C’est plus complexe que cela. La dimension organique de vos objets est-elle inspirée par les paysages dans lesquels vous avez grandi ? Aujourd’hui, on est dans un monde où les références sont probablement plus internationales. Je me sens beaucoup plus proche de designers japonais, anglais, ou scandinaves, que de designers français. Je ne sais pas très bien d’où cela vient. Ce que j’aime particulièrement dans les paysages, c’est la relation des choses entre elles. Le lien organique des choses entre elles me fascine particulièrement. C’est ce que j’aime dans l’architecture et dans les objets. Il est probable que l’environnement dans lequel j’ai grandi m’inspire, mais je suis toujours très prudent avec la notion d’inspiration. Les sources ne sont pas toujours aussi si évidentes. Je viens d’un monde où il n’y avait pas internet. Je pense qu’un certain imaginaire a eu lieu avant, mais je suis fasciné parce que les images diffusées sur internet. C’est une source d’inspiration qui importe pour moi. J’ai la chance de voyager énormément, donc de voir des cultures différentes. Je suis inspirée par le Japon, par l’Italie également. L’Italie nous a fait connaître très jeunes dans le secteur du design. Le travail d’une couturière dans un atelier à Milan, par exemple, me passionne. Le design est une discipline de contexte, et pas seulement une discipline d’idées. Le design est une discipline qui demande à trouver des réponses justes dans des contextes particuliers. Notre travail est très vaste, car il va d’une télévision pour Samsung à une collaboration avec des maîtres artisans japonais. Ces projets variés ne s’abordent pas de la même manière. L’empathie est une qualité importante pour un designer. Il faut comprendre au mieux les artisans et la manière dont ils travaillent. Chaque projet a vraiment son histoire. Ma frayeur est de me répéter. Quand on réfléchit à un nouveau projet, c’est toujours l’occasion de se remettre en question.Quel rapport entretenez-vous avec l’artisanat ? Je suis un créateur, mais je préfère travailler avec des spécialistes et privilégier le savoir-faire exact. En tant que designer, je suis un généraliste. J’adore passer du temps avec des couturières pour comprendre comment simplifier le geste, comment cette couture serait plus facile à passer, ou comment le détail devient extraordinaire. Aller visiter un atelier et voir le prototype, c’est le moment où les choses se révèlent. À chaque fois, il y a énormément de paramètres à prendre en compte dans un projet. Un objet « juste » est une synthèse de différents enjeux. Quels matériaux utiliser ? Quel recyclage privilégier ? Quel langage choisir ? Les questions de l’écologie et de la durabilité se posent aussi. Selon les projets, il y a une manière de considérer et d’anticiper les enjeux. Comment envisagez-vous de créer en duo ? Créer en duo, cela existe depuis très longtemps, dans la musique, dans le cinéma… Je n’envisage pas de créer en duo, je le fais. Avec Erwan, nous travaillons depuis plus de vingt ans ensemble. J’ai eu la chance d’avoir du succès très jeune, mais désargenté. Erwan est venu m’aider. Il était déjà précurseur d’une connaissance numérique tout à fait exceptionnelle à l’époque, ce qui a beaucoup fait évoluer notre méthodologie de travail et notre manière de penser. Après quelques années, on a commencé à signer ensemble. On a eu la même table de travail pendant longtemps, puis deux tables séparées. Aujourd’hui, on a chacun notre place, mais on discute quotidiennement pour trouver des solutions à deux. Comment définiriez-vous le dialogue qui s’instaure entre votre créativité et celle de votre frère ? Il n’y a pas de règles. La créativité peut se construire très simplement, et parfois non. Quand nous ne sommes pas d’accord, nous ne cherchons pas le compris. Il est toujours question de faire le meilleur projet possible. Le dialogue se fait entre Erwan et moi, mais aussi entre nous et des assistants, des artisans ou des entreprises. Quel projet rêvez-vous de réaliser ? Il n’y a pas de hiérarchie dans les projets réalisés. J’aime beaucoup les objets génériques simples, que l’on trouve à la terrasse d’un café, comme une table bien faite, une chaise empilable délicate. J’adore le quotidien. Tout m’intéresse, des petites considérations aux projets les plus vastes. L’urbanisme m’intéresse de plus en plus parce que c’est une manière de s’adresser à un public plus large. Quelles sont vos actualités ? Nous travaillons sur de nombreux projets. Des projets numériques en Corée, une invitation du ministère de la culture japonais pour développer des projets singuliers au Japon, des nouveaux aménagements urbains, notamment à Paris avec la Fondation Pinault pour laquelle nous réalisons l’ensemble des objets que l’on y trouvera. Pour en savoir plus, visitez le site de Ronan et Erwan Bouroullec. Photographies : © Studio Bouroullec Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 42 jours

Dossier : 6 objets kitsch

De l’artiste surréaliste espagnol Salvador Dalí au chanteur américain Pharrell Williams, des artistes ont créé des pièces de mobilier subversives, où la forme prévaut sur la fonction. Mauvais goût, vulgarité assumée, surcharge gratuite, bavardages inutiles… L'objet kitsch séduit les uns, quand il agace les autres. Fascinée par les excès de la tendance, la rédaction de Muuuz revient sur les objets les plus kitsch de l’histoire du design. Canapé Bazaar par Superstudio pour Giovanetti, 1968C’est à l’occasion de l’exposition « Utopia, art et design italiens » à la galerie parisienne Tornabuoni Art que nous avons redécouvert une pépite kitsch du design italien : le sofa Bazaar de Superstudio. Ce canapé enveloppant est un sofa modulable qui s’apparente à un vaisseau spatial. Il se compose en effet de sept coques en polyester armé de fibre de verre, laquées, qui peuvent se juxtaposer pour former une cabine. Chacune des parties est incurvée et rembourrée en mousse de polyuréthane recouverte de textile coloré – de la fausse fourrure synthétique rose fuschia ou imprimée léopard, du jersey de polyamide vert amande. Objet surprenant édité en série limitée, le canapé Bazaar a été acquis par plusieurs musées, notamment le Centre Pompidou et le Moma. .  Canapé Boca par Salvador Dalí, 1936À la demande du mécène britannique Edward James, l’artiste surréaliste à la personnalité fantasque Salvador Dalí imagine à la fin des années 1930 un canapé en forme de bouche inspiré des lèvres pulpeuses de la star de cinéma américaine Mae West. Véritable obsession du peintre, l’actrice devient sa muse. Le tableau Le Visage de Mae West pouvant être utilisé comme appartement surréaliste (1934-1935), et le canapé Boca, aussi appelé « Sofa Mae West » ou « Mae West Lips Sofa », célèbrent ainsi ce sex-symbol du cinéma hollywoodien de l’entre-deux-guerres. Au début des années 1970, le Studio 65 réinvente ce sofa culte pour Gufram, en dessinant les lèvres de Marilyn Monroe. .  Vase Shiva par Ettore Sottsass pour BD Barcelona, 1971Derrière l’érotisme assumé du vase Shiva – un vase rose poudré en forme d’érection – se cache la déclaration d’amour du designer italien Ettore Sottsass pour l’actrice espagnole Eulàlia. Persuadé de la puissance évocatrice des objets, Ettore Sottsass crée des céramiques suggestives, qui rappellent des épisodes de sa vie. .  La chaise Perspective par Pharrell Williams, 2008Producteur, chanteur, styliste… on ne compte plus les casquettes que porte l’américain Pharrell Williams avec succès. Une polyvalence qui le pousse, en 2008, à créer sa propre pièce de mobilier : une chaise anthropomorphe, inspirée à la fois de l’oeuvre L’Homme de Ruth Franken (1971) et des assises en plastiques iconiques des années 1950. Si le musicien excelle dans bien des domaines, sa pratique du design, célébrée lors d’une exposition à la galerie Emmanuel Perrotin du 21 octobre 2008 au 10 janvier 2009, prouve cependant que n’est pas designer qui veut… .  TOILETPAPER par Maurizio Cattelan pour Seletti, 2018Fondé par l’artiste contemporain Maurizio Cattelan en 2010, le magazine TOILETPAPER s’est rapidement démarqué dans le paysage médiatique par son esthétique pop, capturée par le photographe Pierpaolo Ferrari, et son humour noir. Un concept qui se décline désormais sur du mobilier signé Seletti, éditeur de design italien. Inaugurée en septembre 2018 au MoMA Design Store (New York), la collection est composée de différentes assises, de tables d’appoint et à manger, ainsi que de textiles et d’éléments de décoration, tous reprenant les couvertures iconiques du magazine d’art. Kitsch à souhait, cette série ravit aussi bien les amateurs d’art que de design. .  Le fauteuil gonflable Blow par De Pas pour D’Urbino & Lomazzi, 1967Connu pour ses courbes généreuses et ses couleurs vibrantes, le fauteuil Blow est le premier siège gonflable à être produit en série et à connaître un succès aussi phénoménal. Inspirée du bonhomme Bibendum, cette pièce fabriquée en PVC se décline en de multiples coloris tous plus éclatants les uns que les autres. Modèle iconique des années 1960, le fauteuil Blow est également le symbole de la consommation de masse et de la pop culture. La Rédaction
Il y a 5 ans et 43 jours

Zoom sur : Charlotte Kidger

Exposée début mars à la dernière édition de la foire de design belge COLLECTIBLE, la designeuse britannique Charlotte Kidger s’est encore une nouvelle fois fait remarquer avec ses objets aussi beaux que responsables. Zoom sur une jeune créatrice qui promeut un design durable et responsable. Diplômée du Leeds College of Art (2014) et de Central Saint Martins (MA Material Futures, 2018), Charlotte Kidger pratique un design responsable et prône l’écoconception. La designeuse crée en effet des pièces de mobilier sculpturales à partir de déchets industriels, traités et transformés. Consciente de l’impact néfaste de la surproduction sur l’environnement, Charlotte Kidger a choisi d’intégrer le recyclage des déchets dans son processus de création, espérant aider les designers à privilégier l'écoconception. Charlotte Kidger mélange des déchets de poussière de mousse de polyuréthane – un matériau problématique, car difficilement recyclable – avec de la résine, et coule ensuite la préparation obtenue dans des moules. Une fois moulé et durci, le matériau est travaillé comme le bois : il est coupé, poncé ou gravé. Avec ce processus sans déchets, la designeuse fabrique des meubles colorés, séduisants, et durables, principalement des tables, des tables basses, des assises.  Ses créations novatrices et son approche écologiste de la conception ont déjà séduit des foires prestigieuses – London Design Festival, London Design Fair, COLLECTIBLE – et des marques établies – Converse, Adidas. Charlotte Kidger propose une solution innovante de recyclage des déchets industriels, et encourage ainsi les professionnels du secteur à produire autrement.Une créatrice talentueuse et engagée qui force l’admiration. Pour en savoir plus, visitez le site de Charlotte Kidger. Photographies : © Louise Oates, Courtesy of Charlotte KidgerLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 44 jours

Deltastudio : Elena

Dario Pompei, Valerio Galeone et Saverio Massaro, les architectes de deltastudio, ont réhabilité un ancien entrepôt agricole de la commune de Caprarola en Italie, le transformant en une villa minimaliste, où élégance et simplicité riment avec douceur de vivre. À la demande d’un jeune couple, les équipes de l’agence italienne d'architecture deltastudio ont entièrement repensé une structure agricole abandonnée pour en faire une maison familiale fonctionnelle et chaleureuse. Après quatre années de chantier, la villa voit enfin le jour début 2020, et prend alors le nom de la propriétaire, Elena. L’entrepôt est spacieux, un volume en béton brut de 290 mètres carrés répartis sur deux niveaux. Perché sur les hauteurs de la commune, il surplombe Caprarola. Tirant profit des caractéristiques et de la situation géographique exceptionnelle du bâtiment, les architectes ont décidé d’abaisser les frontières entre intérieur et extérieur pour offrir aux futurs habitants de la villa un espace lumineux et ouvert sur le paysage. Avec ses grandes fenêtres, ses balcons et sa terrasse, la villa a été conçue pour s’insérer dans la nature environnante. À l’intérieur, les architectes créent des vastes pièces, dont la disposition est calquée sur le mouvement apparent du soleil. Les espaces de vie – le salon, la salle à manger, la cuisine – donnent sur le village, tandis que les chambres sont tournées vers la campagne. Les murs, les plafonds, les sols sont en bois ou en béton, dont chaque teinte est choisie pour définir les espaces, du beige au noir, en passant par une vaste palette de gris. La villa est une habitation fonctionnelle autant que confortable. Pour en savoir plus, visitez le site de deltastudio. Photographies : © deltastudioLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 45 jours

Humbert & Poyet : Appartement rue des Archives

Les architectes Emil Humbert et Christophe Poyet mêlent matériaux nobles, œuvres d’art contemporaines, meubles d’esprit Art Déco ou Memphis et références au classicisme dans un duplex historique de la rue des Archives. En plein Marais, le duo Humbert & Poyet imagine une habitation raffinée, où le classicisme côtoie la modernité, pour une famille. Les décorateurs Emil Humbert et Christophe Poyet ont en effet répondu par un appartement élégant et subtil aux commanditaires, qui désiraient un logement convivial et fonctionnel adapté au quotidien de leur famille. Inspirés par l’histoire du bâtiment de la rue des Archives, les architectes ont pris le parti de modifier l’organisation spatiale de ce duplex de 250 mètres carrés en revenant à une distribution classique des pièces. Le premier niveau est désormais réservé aux salles de séjour – le salon, la salle à manger, la cuisine et la bibliothèque –, quand le second accueille la chambre parentale et son dressing, la chambre d’enfant et la salle de bain. Des moulures discrètes et une imposante cheminée ont été ajoutées. Ces clins d’œil au classicisme, qui ponctuent l’appartement, sont aussi habilement mariés à des éléments modernes et contemporains : « Nous sommes particulièrement inspirés par les mouvements modernistes, art déco et Memphis, alliés au classicisme, on retrouve ces périodes à travers les choix des meubles, des couleurs et des finitions dans notre travail et la conception de cet appartement. Tout cela se combine pour former des espaces uniques qui sont des déclarations en soi, forts et raffinés. » L’entrée donne le ton. On y découvre du terrazzo en all-over – au sol, sur les murs et les marches de l’escalier –, ainsi que des œuvres d’art et des pièces de mobilier de créateurs célèbres, notamment une peinture de Keith Haring, des chaises de Le Corbusier, une console de Jean Prouvé, des céramiques des artistes Georges Jouve et Olivier Gagnère. À l’instar du hall, toutes les pièces de l’appartement sont audacieusement décorées, avec des beaux matériaux – bois, marbre, laiton, terrazzo –, des pièces de mobilier et des objets d’art iconiques, des meubles de Humbert & Poyet. Dans le salon, par exemple, le canapé de velours bleu Grand Théodore, le lampadaire en albâtre brillant Ava et la table-basse Gabrielle signés Humbert & Poyet côtoient les appliques et les lampes dessinées par le designer italien Gino Sarfatti, les tabourets Tulip crés par l’architecte finno-américain Eero Saarinen, une photographie prise par le sulfureux photographe américain Robert Mapplethorpe et une peinture imaginée par le plasticien français Bertrand Lavier. Après avoir fait ses preuves en rhabillant quantité d’adresses commerciales – les restaurants Beefbar à Paris, Mexico, Monaco, Hong-Kong et Malte, l’hôtel The Hoxton et la boutique Maison Weill à Paris – Humbert & Poyet confirme sa très bonne réputation avec de nombreux projets résidentiels. Affaire à suivre… Pour en savoir plus, visitez le site de Humbert & Poyet.Photographies : © Francis AmiandLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 45 jours

Zoom sur : Oki Sato

Fondateur du désormais incontournable studio nendo, le japonais Oki Sato n’en finit pas de nous surprendre. Du haut de ses 43 ans, le designer et architecte a su se créer un univers reconnaissable entre tous, entre poésie nippone et rationalité occidentale. Retour sur le parcours d’un grand nom de la discipline. Né au Canada, c’est à Tokyo (Japon) qu’Oki Sato se forme à l’architecture. Un cursus de 6 ans qui, au lieu de la stimuler, bride la créativité de l’esthète : « On me disait tout le temps ne fais pas ci, pas ça, si bien que je me sentais assez stressé une fois diplômé » dira-t-il d’ailleurs au sujet de ses études. Une rigidité dont veut à tout prix s’échapper le futur fondateur du studio nendo. C’est pourtant au cours d’un voyage de fin d’étude à la biennale de design de Milan en 2002 qu’une révélation s’offrira à lui. La ville italienne vibrant au rythme de la création, la liberté des artistes et la joie du public confirmeront à Oki Sato ce qu’il commence à soupçonner : ce sera le design, un point c’est tout.« Je ne pense pas que le design doive être perçu comme quelque chose de trop spécial (...) ou réservé à une "élite" de designers ou de spécialistes, mais devrait être accessible à tous. Je pense que quiconque ayant un regard différent sur les objets du quotidien est déjà un designer. » Oki Sato, designer En 2003, un an après cette prise de conscience, le designer fait une rencontre déterminante : celle de Giulio Cappellini, directeur artistique de l’éditeur éponyme. L’expertise et l’ouverture d’esprit de l’Italien marquera un tournant dans la création d’Oki Sato qui soumettra à son mentor des dizaines de dessins par mois, les améliorant au fil du temps et des commentaire de Cappellini. Arrivé à maturation, son Ribbon Steel sera le premier objet d’Oki Sato édité par la marque, qui produit depuis 2007 un projet de nendo par an. Aujourd’hui à la tête d’une agence de plus de 50 personnes à Tokyo, Oki Sato a su garder son âme d’enfant, et c’est probablement ce qui le différencie de tous ses confrères. Avec la nature comme source d’inspiration et l’épure japonaise comme ligne de conduite, le studio nendo propose des créations ludiques, poétiques et toujours caractérisées par une pointe d’humour. La collection de couverts Skeleton, la vaisselle Plank ou le désormais iconique Jelly Vase, on ne compte plus les ouvrages remarquables du collectif. Des créations qui s’accompagnent de grandes expositions, comme lors de la Design Miami / Basel 2018, où d’ « Invisible Outlines », une rétrospective organisée au Grand Hornu en 2017. Plus récemment, celui qui a été élu designer de l’année à Maison & Objet 2014, a investi les incroyables volumes du Bon Marché Rive Gauche (7ème arrondissement) pour l’exposition « ame nochi hana », une série d’installations conçues autour du thème de la pluie. Une carte blanche onirique qui fait suite à celles données à Leandro Erlich (2018) et Joana Vasconcelos (2019).Loin de rendre le tablier, Oki Sato est aujourd’hui en charge du design des intérieurs des nouveaux TGV qui seront inaugurés à l’occasion des JO 2024 de Paris. Un pas dans la création française qui annonce également la future ouverture d’une antienne parisienne du studio.Un designer définitivement à part !Pour en savoir plus, visitez le site du studio nendoZoé Térouinard
Il y a 5 ans et 46 jours

Ego Paris x Studio 5.5 : Collection SUTRA

Si nous sommes tous confinés, certains ont pourtant la chance de pouvoir profiter de leur jardin. Pourquoi alors ne pas agrémenter nos espaces extérieurs domestiques de la collection SUTRA d’Ego Paris, conçue par les designers du Studio 5.5 ? Inaugurée en 2019, l’ensemble de mobilier outdoor se voit aujourd’hui enrichi de trois nouvelles tables et de multiples accessoires, dont une lampe nomade élégante. Zoom sur un salon de jardin modulaire au caractère bien trempé ! Inspirés par les piquets de bois qui protègent les dunes le long des plages, les équipes du Studio 5.5 imaginent une collection de mobiliers de jardin ergonomique et modulaire. Nommée « SUTRA », cette série est caractérisée par des structures faites en lattes de teck et une personnalisation à toute épreuve. Modulables, les éléments qui la composent peuvent s’accorder sous différentes configurations en rien de temps, grâce à un système « Plug & Play », permettant à ses propriétaires d’imaginer des compositions uniques. Initialement composée de cinq modules d’assises, la collection est désormais agrémentée de trois nouvelles tables, d’une tablette, d’un plateau de service et d’une lampe nomade linéaire, autonome et rechargeable USB. Si la disposition des éléments se fait au gré des envies des détenteurs de SUTRA, ils peuvent également choisir le revêtement de leurs assises parmi une large gamme de matériaux composites souples signés Serge Ferrai®. Une collection en harmonie avec la philosophie d’Ego, qui propose du mobilier outdoor personnalisable et intemporel. Pour en savoir plus, visitez le site de EgoPhotographies : ©EGO Paris/ Arnaud Childeric – studio KaliceZoé Térouinard
Il y a 5 ans et 49 jours

Dossier : 5 architectures célèbres signées Luis Barragán

En cette période de confinement, un peu de couleurs ne fait pas de mal ! C'est pourquoi, ce vendredi, la rédaction se penche sur la carrière de l'architecte mexicain Luis Barragán. Récompensé par le prix Pritzker en 1980, le concepteur se distingue de ses confrères par un style vibrant et électrique, rendant aussi bien hommage à l'architecture de son pays natal qu'aux mouvements modernistes. La casa Barragán, Mexico Érigée en 1948 par l’architecte mexicain, la casa Barragán abrite la résidence et l’atelier dans lesquels Luis Barragán a vécu et travaillé jusqu’à sa mort en 1988. Moderniste et colorée, elle est sans doute le bâtiment la plus représentatif du style Barragán, influencé à la fois par le modernisme, les arts populaires et l’architecture vernaculaire. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco en 2004, elle est le seul logement individuel à avoir obtenu une telle distinction. Aujourd’hui, la casa Barragán est l’un des lieux les plus visités de Mexico. Fasciné par les architectures de Luis Barragán, le photographe américain James Casebere (né en 1953) s’est amusé à recréer l’atmosphère intemporelle de celles-ci dans des images réalisées à partir de maquettes. .  La chapelle de las Capuchinas Sacramentarias, MexicoDurant sept ans, Luis Barragán a financé et construit la nouvelle chapelle du couvent de las Capuchinas Sacramentarias à Mexico. En 1953, s’élève enfin le nouveau lieu de culte. Avec ses murs jaune poussin, ses deux grandes croix et ses vitraux graphiques, la chapelle est transformée en un espace coloré et lumineux, où les religieux peuvent se recueillir en toute sérénité. .  Le ranch Cuadra San Cristóbal, MexicoDevenue internationalement célèbre, le ranch Cuadra San Cristóbal est connu pour ses murs rose fuchsia, sa volumétrie géométrique audacieuse et sa grande pièce d’eau turquoise. Construit à la fin des années 1960 pour la famille Egerstrom, ce ranch graphique ouvert sur la nature continue de fasciner. En 2016, il devient le décor de la nouvelle campagne publicitaire « Travel » de Louis Vuitton. On y découvre une Léa Seydoux mélancolique, qui prend la pose devant l’objectif de Patrick Demarchelier. . La Casa González Luna (aujourd'hui Casa ITESO Clavigero), Guadalajara Bien que la Casa González Luna (1929) soit l'un des premiers ouvrages de Barrágan, le jeune architecte y affirme déjà son style, son goût pour la couleur et les volumes d'exception. Conçue pour l'intellectuel Efraín González Luna - qui y vivra avec sa famille jusqu'à sa mort en 1964 -, la demeure atypique est un mélange entre édifice architectural et objet artistique qui dénote dans le paysage des Colonias de Guadalajara. Pourtant, très inspiré par son pays, Luis Barrágan utilisera des matériaux typiques de la région et y insérera des espaces intimistes propres aux constructions mexicaines. Un parti pris fort quand on sait que le régionalismee était intérdit à cette époque là. . Les Torres de Satélite, Naucalpan Les Torres de Satélite sont le fruit de l'association de Luis Barrágan, du peintre mexicain Jesús Reyes Ferreira et du sculpteur germano-mexicain Mathias Goeritz. L'ensemble, installé à Naucaplan, en périphérie de Mexico, est composé de cinq tours allant de 30 mètres de haut à 52 mètres et peintes en rouge, bleu, jaune (les principales couleurs soustractives) et blanc. Inaugurée en 1958, l'installation est concidérée comme le symbole d'un Mexico moderne. Aujourd'hui ouvrage iconique, l'ensemble peuple les feeds instagram des touristes du monde entier de passage au Mexique. . La Rédaction
Il y a 5 ans et 50 jours

Johan Viladrich : Ratio

Le jeune designer français Johan Viladrich (né en 1991) crée des meubles minimalistes à partir de matériaux industriels. C’est à la galerie bruxelloise Eleven Steens en janvier dernier que nous avons remarqué ses créations épurées. Retour sur la collection « Ratio » qui est le point de départ de sa quête de l’épure parfaite. En 2017, dans le cadre de son projet de fin d’études à la Design Academy of Eindhoven (Pays-Bas), Johan Viladrich réalise des pièces structurées et fonctionnelles – un banc, une console et une étagère – à partir de matériaux industriels – des cylindres, des méplats, des planches ou des tubes – simplement assemblés par des élastiques épais. Ainsi la collection « Ratio » est-elle née. Marchant dans les pas du designer français Martin Szekely (né en 1956), Johan Viladrich privilégie la fonction, l’usage et l’exploration des matériaux. Sa collection « Ratio » est tout à fait emblématique de sa recherche sur la forme, le style et le processus de création. Son banc argenté RB (« Ratio », 2017), qu’il décline aussi en bronze, est un assemblage de matériaux industriels : deux méplats en aluminium, trois tubes en acier et trois cylindres en inox. Les absences de patine, de soudure et de trace de fabrication révèlent la pureté des matériaux, la simplicité de la forme et le traitement délicat des surfaces, célébrant ainsi un certain idéal industriel. Johan Viladrich développe une esthétique minimaliste en travaillant des volumes structurés et des combinaisons raffinées d’objets produits industriellement. En se concentrant sur les matériaux, le designer fait la part belle à la structure, négligeant le confort des usagers au profit de la forme pure. Malgré leur apparence formelle neutre, ces créations ne renoncent pas à bouleverser notre rapport à l’objet.Chaque pièce résulte à la fois d’une recherche d'équilibre, d’une grande technicité et d’une réflexion sur le mobilier.Pour en savoir plus, visitez le site de Johan Viladrich.Photographies : © Johan ViladrichLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 51 jours

Marie Bovo : Nocturnes

C’est à l’occasion de l’exposition « Nocturnes » à la Fondation Henri Cartier Bresson (3ème arrondissement) que nous avons découvert un corpus inédit d’œuvres de l’artiste espagnole Marie Bovo : des photographies issues de cinq séries différentes, mais toutes prises à la tombée de la nuit, entre chien et loup, qui magnifient des villes désertées et des espaces faussement dépeuplés. Alors que le confinement vient d’être prolongé jusqu’au 11 mai, ces images du vide, capturées entre la France et l’Afrique, semblent particulièrement à propos. Marie Bovo (née en 1967) explore les possibilités de la photographie et de la vidéo, et aborde des thématiques politiques et sociales à travers des images poétiques. Son œuvre a acquis une reconnaissance internationale, grâce à de nombreuses expositions monographiques, notamment « СтанСы/ STANCES » aux Rencontres de la Photographie d’Arles en 2017, « How to Survive Abstraction » au California Museum of Photography en 2016, « La danse de l’ours » au FRAC Paca à Marseille en 2015, ou encore « Sitio » à l’Institut Français de Madrid en 2014. Aujourd’hui, Marie Bovo est représentée par les galeries kamel mennour (Paris, Londres) et OSL Contemporary (Oslo), et travaille à Marseille. L’exposition « Nocturnes » rassemble des photographies dans lesquelles Marie Bovo créent des alliances de contraires. On y découvre deux séries emblématiques de son travail photographique : « Cours intérieures » (2008-2009) et « Alger » (2013). Dans ces images de cours intérieures marseillaises, la photographe incline son appareil photographique vers le ciel et capture en contreplongée la cour de plusieurs bâtiments du XIXème siècle, mal entretenus par des bailleurs avides et habités par des locataires modestes, principalement des immigrés, arabes ou comoriennes. Les clichés dévoilent ce qui se jouent entre le jour et la nuit, entre l’intérieur et l’extérieur, grâce à sa prie de vue qui transforme la cour intérieure en un cadre carré ou rectangulaire offrant une vue sur un ciel, qui s’obscurcit. Seuls signes de la présence humaine, les balcons fleuris, les appartements éclairés, les fenêtres entrouvertes, les cordes à linge supportant des vêtements en train de sécher, révèlent en creux les conditions de vie des ménages modestes du quartier de la Joliette. Au-delà de son caractère artistique, la recherche sur l’architecture et le cadre, menée par Marie Bovo depuis plusieurs années, divulgue la réalité sociale des lieux photographiés. La série « Alger », conçue selon un procédé semblable, oppose la sphère privée à l’espace public, la lumière à l’obscurité. La photographe capture les balcons d’Alger depuis certains appartements de la capitale. Toutes les fenêtres ouvertes deviennent les cadres des vues sur le paysage urbain et les intérieurs des immeubles en vis-à-vis. En révélant la présence de l’empreinte humaine sur le mode de l’absence, Marie Bovo pose un regard profondément humaniste sur le monde et confère à son travail une dimension universelle. Par le protocole adopté – appareil argentique, cadrage calqué sur l’objectif de la chambre photographique, lumière naturelle, prise de vue insolite, long temps de pose, tirage en grand format – et les sujets choisis, Marie Bovo plonge les spectateur·rice·s dans l’intimité de la scène photographiée, faisant d’elles et eux des voyeurs discrets. Des photographies aussi contemplatives que politiques. Pour en savoir plus, visitez le site de la Fondation Henri Cartier Bresson.Photographies : 1) Cours intérieures, 17 février 2009 © Marie Bovo, Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London 2) Cours intérieures, 23 avril 2009 © Marie Bovo, Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London 3) Alger, 22h05, 9 novembre 2013 © Marie Bovo, Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 52 jours

Studio Adrien Gardère x Bien Urbain – atelier d’architecture : Les Galeries de la Mode du Musée des Arts Décoratifs

En collaboration étroite avec le Studio Adrien Gardère, les architectes de Bien Urbain – atelier d’architecture, Guillaume Cantardjian, Nicolas Cèbe et Jérôme Stablon, repensent avec un regard contemporain les Galeries de la Mode du Musée des Arts Décoratifs de Paris (1er arrondissement). Une intervention subtile qui met en valeur l’écriture architecturale du bâtiment historique tout en sollicitant la créativité des scénographes. Au Musée des Arts Décoratifs, les galeries vouées à présenter les expositions temporaires sur la mode se déploient dans l'aile Rohan du Louvre bordée à la fois par le jardin des Tuileries et la rue de Rivoli. À la demande de l’institution, et grâce au mécénat de Stephen et Christine Schwarzman, les Galeries de la Mode ont été entièrement repensées par les équipes du Studio Adrien Gardère, qui s’est associé pour ce projet avec les architectes Bien Urbain – atelier d’architecture, le designer lumière Alexis Coussement ACL et le bureau d’études BETOM.L’aile Rohan avait fait l’objet dans les années 1990 d’une rénovation rendant difficilement visible la structure architecturale de l’édifice. Les architectes ont donc articulé la rénovation des galeries autour de la valorisation du patrimoine afin de révéler à nouveau les caractéristiques de cet édifice iconique. Les espaces d’expositions temporaires ont en effet été intégralement débarrassées des éléments superflus. Les murs, sols et plafonds sont désormais laissés bruts, et simplement stabilisés par une lasure minérale. Un nouvel escalier en béton, sculptural et discret, relie les deux étages. Les architectes ont également placé entre chaque refend des vitrines autonomes et modulables. Ces objets flexibles permettent de modifier facilement l’organisation des salles d’exposition, et garantissent aux scénographes une plus grande liberté de création lors de la conception d’un accrochage. Devenues de véritables « machines à exposer », les Galeries de la Mode du Musée des Arts Décoratifs peuvent enfin accueillir des scénographies variées. La réouverture de ces espaces a d’ailleurs été marquée par la scénographie minimaliste et efficace du Studio Adien Gardère réalisée pour l’exposition « Harper’s Bazaar, premier magazine de mode ». Cet événement, qui rend hommage au célèbre magazine de mode américain, donne ainsi à voir soixante créations de haute couture et de prêt-à-porter, et plusieurs contributions de grands artistes, illustrateurs et photographes à la revue, dans une mise en scène audacieuse. Une réhabilitation brillamment menée. Pour en savoir plus, visitez le site du Studio Adrien Gardère et de Bien Urbain – atelier d’architecture.Photographies : Luc BoeglyLéa Pagnier
Il y a 5 ans et 56 jours

Dossier : 6 chaises design iconiques

Il paraît que la mode est un éternel recommencement. Pourtant, certains objets traversent le temps sans jamais prendre une ride ! C’est le cas de ces six chaises iconiques qui continuent de fasciner les amateurs de design, années après années. Signées Charlotte Perriand, Gae Aulenti ou Philippe Starck, retour sur des assises aux caractères uniques. La chaise Bold par Big Game pour Moustache, 2009Célèbre pour ses courbes sensuelles et son design ludique, la chaise Bold, conçue par le collectif Big Game pour l’éditeur Moustache, réinterprète la chaise en tube d’acier typique du Bauhaus. Mais là où elle se démarque de sa cousine, plus froide et rigoureuse, c’est grâce au traitement unique apporté par Grégoire Jeanmonod, Elrich Petit et Augustin Scott de Martinville. Ici, pas de dossier mais une ligne continue en mousse qui dessine l’assise et les piétements. Un graphisme léger mis en valeur par ses multiples déclinaisons colorées. . La chaise Panton par Verner Panton pour Vitra, 1967Née de la rencontre entre le designer Verner Panton et Willi Fehlbaum – travaillant alors pour l’éditeur Vitra – , dans les années 1960, la chaise Panton matérialise le souhait du designer de créer une chaise empilable. Résulte de ses recherches une assise des plus graphiques en forme de S. Le duo conçoit alors un modèle en plastique polypropylène, offerte dans une variété de couleurs. Reconnaissable entre mille, la chaise Panton est sans doute l’icone du design pop des années 1960/1970 ! . La chaise Masters par Philippe Starck et Eugeni Quitllet, 2009En 10 ans, la chaise Masters, imaginée par le touche-à-tout Philippe Starck et le designer catalan Eugeni Quitllet – élu Créateur de l’année 2016 à Maison & Objet –, est devenue une véritable icône du design. Et pour cause, cette pièce a de quoi être inspirée. Reprenant les ligne de la chaise Tulip (Eero Saarinen), de la Série 7 d’Arne Jacobsen et les contours de la Plastic Chair du couple Eames, la Masters est caractérisée par une forme graphique marquée et un assemblage d’entrelacs. Sa structure en polypropylène teinté en assure la robustesse quand sa multitude de coloris lui permet de se réinventer, années après années. .    La chaise DSW par Charles et Ray Eames pour Vitra, 1950En 1948, les designers américains Charles et Ray Eames présentent une chaise dotée d'une coque métallique d'assise moulée au concours « International Competition for Low Cost Furniture Design » organisé par le Museum of Modern Art de New York. Ils décrochent le deuxième prix. Suite à cette réussite, Charles et Ray Eames souhaitent produire la chaise en série. Ils testent alors quantité de matériaux et repèrent la résine polyester. Solide, cette matière leur permet de développer des nouvelles assises moulées et de les fabriquer industriellement. Le couple imagine aussi une grande variété de piètements, qui peuvent être associés avec ces différentes coques. En 1950, les Eames Fiberglass Chairs débarquent sur le marché et leur grande flexibilité créative séduit immédiatement les consommateurs. Dans la chaise DSW, la coque d'assise en plastique se marie parfaitement au piètement en bois. . Chaise longue basculante B306 par Charlotte Perriand en collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, 1928-1929 Bien qu’elle soit restée longtemps dans l’ombre de ses collègues, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand est l’une des figures majeures de l’architecture moderne. Architecte humaniste et femme libre, elle a dessiné des meubles qui sont devenus iconiques. En 1929, elle présente la très célèbre chaise longue basculante, imaginée en étroite collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, dans un appartement idéal conçu pour le Salon d’Automne, et reconstitué en 2019 à l’occasion de la rétrospective « Le monde nouveau de Charlotte Perriand, 1903-1999 » à la Fondation Louis Vuitton. .  La chaise April par Gae Aulenti pour Zanotta, 1964Architecte de renom, créatrice surdouée et scénographe talentueuse, l’Italienne Gae Aulenti a su imposer sa vision avant-gardiste de l’architecture, de la décoration, du design et de l’urbanisme à une époque où les secteurs de la création étaient dirigés par les hommes. Dessinée en 1964, sa chaise pliante April, avec son assise et son dossier en tissu et ses articulations métalliques délicates, est représentative de son style audacieux. La Rédaction
Il y a 5 ans et 57 jours

Christophe Rousselle : Courbes

L’architecte Christophe Roussel livre un ensemble de 134 logements complétés de cinq locaux commerciaux à Colombes (92). Un programme tout en courbes, comme son nom l’indique, puisqu’identifiable grâce à sa multitude de balcons tortueux. Retour sur un geste architectural fort. L’opération de 9 071 mètres carrés se compose de deux bâtiments en béton et en inox longeant la ligne de tramway de la commune des Hauts-de-Seine. Des commerces en double hauteur au rez-de-chaussée sont ainsi surplombés de logements, tous dotés d’espaces extérieurs singuliers. Ces terrasses, variées en formes et hauteurs, constituent la volumétrie si particulière de Courbes. Chaque étage fait l’objet d’un traitement spécial permettant de mettre son orientation en valeur et atténuant également les contraintes liées aux voisinages – vis à vis ou ombrage trop présent notamment. Les logements bénéficient ainsi de balcons uniques, d’une surface moyenne de 22 mètres carrés, dont les sols en bois sont délimités par des gardes corps vitrés jouant avec les rayons du soleil. Un traitement chaleureux qui vient alléger le caractère massif de l'ensemble, renforcé en coeur d’îlot par la présence d’une trentaine de pins parasols. Le même traitement qualitatif est offert aux espaces intérieurs. Les locataires accèdent ainsi à leurs appartements aux typologies diverses – tous dotés de parquets en chêne massif – via un hall principal à double hauteur agrémenté d’une sculpture spectaculaire constituée de plus de 500 tubes en aluminium. Un projet qui agit comme un signal dans le paysage de Colombes. Pour en savoir plus, visitez le site de Christophe Rousselle Photographies : Takeji Shimmura Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 58 jours

Sarah Ellison : Sol

Après trois collections de meubles inspirées, The New Wave, The Beach Club et Golden, la créatrice et décoratrice d’intérieur Sarah Ellison signe sa quatrième collection. Baptisée Sol, cette nouvelle série est emblématique du style solaire de la designeuse australienne. Après des études en design de mode, Sarah Ellison travaille durant dix ans pour des magazines avant de se réinventer en lançant son propre studio de design. C'est un style identifiable, ainsi que sa connaissance approfondie de la mode et de la conception de mobilier, qui ont permis à Sarah Ellison de devenir créatrice et décoratrice. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Byron Bay, et sa marque éponyme est distribuée dans toute l’Australie et aux États-Unis par l'intermédiaire de boutiques triées sur le volet. Particulièrement sensuelle, sa quatrième collection rassemble des assises tout en courbes – chaises, canapés et fauteuils – et des tables – tables-basses et tables à manger -, ainsi que des céramiques. Inspirées par les seventies, la créatrice dessine des pièces voluptueuses, mais décliné dans des couleurs sobres. Une collection aussi élégante qu'organique. Pour en savoir plus, visitez le site de Sarah Ellison. Photographies : © Sarah Ellison Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 58 jours

Nicolas Dorval-Bory Architectes + VORBOT Architectes : Villa Bloch

Nicolas Dorval-Bory Architectes et VORBOT Architectes s’associent pour répondre à l’audacieux projet culturel menée par la Mairie de Poitiers (86) et financé par la commune, le département et l'État. Ils ont ainsi relevé le défi de concevoir des espaces contemporains voués à accueillir des résidences artistiques dans l’ancienne demeure de l’écrivain, homme politique pro-européen, militant antifasciste et journaliste français Jean-Richard Bloch. Acquise par la ville de Poitiers en 2005, la Villa Bloch, rue de la Mérigotte, vient d'être transformée par les équipes des agences Nicolas Dorval-Bory Architectes et VORBOT Architectes en un lieu culturel dynamique. Dès le début de l’année 2020, la Villa Bloch commence à accueillir en résidence des artistes français ou étrangers. Le poète iranien de vingt-neuf ans Mohammad Bam, condamné dans son pays natal, a rejoint la Villa Bloch en janvier et se consacre depuis à la poésie. La rénovation de la demeure concerne la maison principale avec son extension et les bâtiments annexes comme la concierge. Conscients de la situation géographique exceptionnelle de la bâtisse, les architectes ont décidé de valoriser l’apport en lumière naturelle et le rapport des habitants avec l’extérieur. Ils ont en effet aménagé les pièces en second jour, ce qui permet à la fois de faire entrer la lumière du soleil dans les pièces et de garantir leur isolation thermique. Une faille lumineuse de six mètres de haut a également été disposée entre les deux corps de bâtiment afin de relier symboliquement les studios des résidents. À l’intérieur, toute l’audace des architectes réside dans leur rénovation très contemporaine des salles de bains, désormais très colorées et entièrement ouvertes sur la chambre. Seul le lavabo d’origine, conservé dans chaque salle de bains, ancre la pièce dans le passé. La Villa Bloch est un aujourd’hui un bel endroit, mais surtout un lieu de résistance, un espace de liberté et un refuge, qui perpétue l’état d’esprit et les idées de l’intellectuel Jean-Richard Bloch. Pour en savoir plus, visitez les sites des agences Nicolas Dorval-Bory Architectes et VORBOT Architectes. Photographies : © Nicolas Dorval-Bory Architectes Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 58 jours

Rencontre avec : Damien Carreres

L’agence lyonnaise Damien Carreres vient de réaliser un intérieur haut en couleur pour le restaurant Le Miraflores à Lyon. À cette occasion, la rédaction de Muuuz s’est entretenue avec le fondateur de l’agence, Damien Carreres. Muuuz : Depuis 2004, vous évoluez dans l’univers de l’architecture d’intérieur. Comment décririez-vous votre démarche ? Damien Carreres : À l’agence, nous développons une approche assez globale de notre métier. Nous réalisons toujours des projets sur mesure, que ce soit des projets résidentiels privés comme des maisons, des appartements et des chalets, ou des projets publics tels que des boutiques, des hôtels ou des restaurants. La démarche est toujours la même : nous cherchons à répondre au mieux aux attentes des commanditaires pour répondre à un mode vie ou un objectif commercial. Il s’agit de comprendre comment les futures propriétaires ou les clients vont vivre dans le lieu. Nous privilégions une approche contextuelle plutôt que conceptuelle. Une fois que nous avons compris pour qui se destine le lieu, notre idée se précise. L’ergonomie, le volume architectural, la décoration en découlent naturellement. Comment définiriez-vous votre processus créatif ?En amont de chaque projet, nous cherchons à comprendre ce que les commanditaires – un couple, une famille ou une marque – souhaite. Nous mettons un point d’honneur à ne pas tomber dans l’écueil des tendances éphémères pour concevoir des lieux intemporels. Pour le restaurant étoilé Le Miraflores, par exemple, nous avons d’abord cherché à comprendre le parcours du chef étoilé péruvien Carlos Camino, et l’essence de son savoir-faire. Le lieu comprend deux entités, la brasserie contemporaine YKA et le restaurant gastronomique Miraflores. La brasserie est un espace dynamique caractérisé par un bar rétroéclairé bleu laqué. On y déguste des cocktails savoureux et des ceviches péruviens traditionnels. La table gastronomique, quant à elle, propose un voyage gustatif et olfactif au Pérou. L’histoire du chef et les saveurs de sa cuisine sont évoquées jusque dans les moindres détails de la décoration. Des voiles sont suspendues au plafond pour faire écho à la pêche, une activité est très importante au Pérou. Nous articulons ainsi la conception d’un lieu et sa décoration autour des valeurs des commanditaires. Notre vision du sur mesure réside dans cette relation que nous établissons avec chacun de nos clients. Pour les projets privés, nous nous questionnons sur le mode de vie des commanditaires : comment la maison va-t-être habitée dans le temps ? Comment les membres de la famille ou du couple s’organisent-ils chez eux au quotidien ? Nous accompagnons les propriétaires de la réorganisation spatiale à la décoration, en passant par le choix des matériaux, afin de transformer l’espace en un lieu de vie beaucoup plus agréable. Notre approche est profondément humaine. Où travaillez-vous ? Aujourd’hui, nous travaillons partout en France, mais aussi à l’étranger. Nous avons imaginé l’intérieur d’une maison à Barcelone en Espagne et l’espace d’un hôtel de charme – séjour yoga et kitesurf – à Dakhla dans le sud du Maroc. Vous développez aussi des collections d’objets et assurez la direction artistique de certains lieux. Comment choisissez-vous vos collaborations ? Nous avons édité une collection d’objets baptisée « Bôme » pour Matières Grises, un studio qui dessine et fabrique du mobilier d’extérieur. La collection, pensée autour de la modularité et de la personnalisation, comprend une barre en bois ou en aluminium sur laquelle on peut suspendre des rangements tels que des boîtes, des jardinières ou encore des tablettes. Cette collaboration est née d’une idée, qui avait été développée lors de la réalisation du restaurant Fruisy, mais qui était restée à l’état de projet à l’époque. Côté direction artistique, nous jouons un rôle majeur dans la conception de l’identité de certains lieux. Pour des restaurants, nous avons réalisé le logo, les cartes et les tenues des serveurs. Pour le restaurant L’Interlude, par exemple, nous avons détourné la traditionnelle toile de Jouy et réalisé un papier peint très original sur lequel sont représentés des figures et des objets emblématiques de la ville de Lyon. Rien n’est laissé au hasard. Parlez-nous de votre association à David Beltramelli en 2016 ? J’ai toujours aimé partager. David Beltramelli a commencé à l’agence comme stagiaire, puis comme salarié. Notre association est ensuite arrivée naturellement. L’équipe est aussi composée de trois personnalités talentueuses, deux architectes d’intérieur, Juliette Dif et Laury Petit Jean, ainsi que la décoratrice Margot Carreres, une ancienne styliste. Ensemble, nous travaillons à répondre au mieux aux attentes de nos clients en posant chacun un regard personnel sur celles-ci. Pourriez vous nous dire un mot sur vos deux dernières réalisations, les châtelets de Combloux et l’appartement de Lyon ? À Combloux, nous avons décorés trois chalets voisins pour des propriétaires différents. Pour chaque chalet de 700 mètres carrés, nous avons envisagé une rénovation privilégiant le rustique sur le contemporain, car les commanditaires souhaitaient se sentir à la montagne. Les chalets ont été rénovés dans un souci d’authenticité, mais avec quelques touches contemporaines. Par exemple, les poteaux-poutres sont visibles, mais le rétroéclairage et les luminaires sont contemporains. Dans ces trois chalets, les pièces ont aussi été pensées à échelle humaine. À l’agence, nous prenons le parti pris de l’humain, donc nos réalisations sont toujours proportionnées à la taille humaine. À Lyon, nous avons transformé un appartement du 6ème arrondissement en un cocon familial pour deux soixantenaires. L’appartement a été entièrement pensé à l’image de ce beau couple de voyageurs passionnés de design. L’espace de l’appartement a été organisé en fonction du mode de vie et des envies des commanditaires. Il est modulable pour une vie à deux ou à plusieurs, car les propriétaires voulaient pouvoir accueillir leurs petits-enfants. L’alcôve tout en bois de la cuisine, semblable à une coque de bateau, donne une dimension conviviale à la pièce, alors que le bureau avec sa paroi vitrée donnant sur la salle de séjour est une pièce à la fois confidentielle et ouverte sur le salon. Ici, les espaces sont aussi chaleureux qu’intimistes. Dans nombreux de vos projets « Lieux publics » comme Le Miraflores ou la Clinique de chirurgie esthétique de Saint-Étienne, vous travaillez l'association de couleurs vives. Pourquoi ? Les couleurs ne sont pas anodines. Elles permettent de créer des perspectives, dynamiser un lieu ou révéler des espaces. Dans beaucoup de projets, la couleur apporte beaucoup au niveau de la décoration. Dans les lieux publics, elle est mise au service d’une signature visuelle, car elle sert à surprendre et interpeler des potentiels clients. L’impact visuel a son importance. Dans les réalisations privées, les couleurs sont présentes, mais utilisées avec parcimonie. Quel serait votre projet rêvé ? J’aimerais faire un kebab très haut de gamme, avec un véritable travail de réflexion sur l’espace, son identité et sa dynamique. Pour en savoir plus, visitez le site de l’agence Damien Carreres. Photographies :1) Portrait d’équipe © Sabine Serrad2) Miraflores © Sabine Serrad3) Portrait associés © Sabine Serrad4) Chalet de Combloux © Erick Saillet5) YKA © Sabine Serrad6) YKA © Sabine Serrad7) Miraflores © Sabine Serrad8) Miraflores © Sabine Serrad9) Miraflores © Sabine Serrad10) Chalet de Combloux © Erick Saillet11) Appartement Lyon 6ème arrondissement © Sabine Serrad12) Clinique d’esthétique © Sabine Serrad Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 59 jours

Studio Muller Van Severen : Alltubes

Le studio Muller Van Severen, créé par le couple de designers flamands Fien Muller – ancienne photographe – et Hannes Van Severen – sculpteur de formation – lance une collection de mobilier minimaliste avec pour seul et même matériau des tubes en aluminium. La nouvelle collection « Alltubes » se caractérise par un usage répétitif et exclusif de tubes en aluminium, ainsi que par une prouesse technique et un style épuré. Très travaillés avec une surprenante économie de moyens, ces meubles minimalistes – plusieurs armoires, un banc et une chaise – allient un goût de la simplicité à une grande technicité. Malgré son apparente froideur, la série constitue un ensemble de pièces variées à l’épure formelle. Les armoires ne possèdent pas de poignées ni d’ouvertures de portes, tandis que le banc et la chaise sont composés de tubes pliés, dont les charnières et les joints invisibles marquent la recherche d’un style à la fois beau et fonctionnel. Présentée pour la première fois par la galerie Valerie Traan à la troisième édition de la foire de design belge COLLECTIBLE, la série « Alltubes » révèle l’esprit créatif de ce talentueux tandem. Pour en savoir plus, visitez le site de Muller Van Severen. Photographies : Muller Van Severen Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 59 jours

Peter Pichler Architecture : Tree Houses

L’agence milanaise Peter Pichler Architecture développe un nouveau concept de maisons durables. Nichées dans les pins de Virginie-Occidentale aux États-Unis, ces petits refuges tout en bois proposent une expérience touristique hors norme en pleine forêt. Ces cabanes individuelles baptisées « Tree Houses » sont des petites entités en bois, qui s’inscrivent discrètement dans le paysage : « Nous pensons que l'avenir du tourisme est basé sur la relation de l'être humain avec la nature. Une architecture durable et bien intégrée peut amplifier cette relation, rien d'autre n'est nécessaire », explique Peter Pichler, le fondateur l’agence, lorsqu’il revient sur la genèse du projet. Les « Tree Houses » ont en effet été conçues dans un souci de communion avec l’environnement. Leur volumétrie géométrique caractérisée par un toit à double pente s’inspire des formes des arbres des bois alentour, tandis que le revêtement teinté noir de la toiture crée un effet camouflage. Chaque structure a été presque entièrement construite en bois issu des scieries locales, et s’inscrit ainsi dans l’histoire de la région. Le tout se fond ainsi parfaitement dans le paysage. Les maisons comptent une surface habitable allant de 36 jusqu’à 55 mètres carrés, et chacune d’entre elles est répartie sur deux niveaux, reliés par un escalier et orientés de manière à offrir une vue imprenable sur le lac Dawson. L’étage inférieur accueille le coin détente, et celui supérieur la chambre et la salle de bain. L’intérieur se veut chaleureux, grâce au bois clair tapissant les murs du sol au plafond. Les « Tree Houses » prennent part au vaste projet « Dawson Lake », un laboratoire mis au service de quantité d’alternatives écologiques, du travail de la terre à la compréhension de l’écosystème. Le complexe comprend une petite exploitation agricole locale et durable, ainsi qu’un centre de conférences et d'événements proposant de réfléchir au bien-être, à la santé et à l’environnement. Pensées comme des architectures durables, ces maisons s’inscrivent dans une perspective écologiste et prône un retour à la nature ! Pour en savoir plus, visitez le site de Peter Pichler Architecture. Photographies : © Peter Pichler Architecture Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 60 jours

Zoom sur : Kevin Rouillard

Après deux expositions personnelles, « Uma Historia de formas quebradas » et « 7/7 » à La Junqueria (Lisbonne) en 2018 et « Soudure et Mayonnaise » à la Galerie Thomas Bernard (Paris) en 2020, c’est au tour du Palais de Tokyo de présenter l’œuvre de l’artiste contemporain Kevin Rouillard dans un nouvel événement culturel intitulé « Le Grand Mur ». À la fois sculpteur et archéologue du présent, Kevin Rouillard inscrit sa pratique artistique dans un processus de récupération étonnant. Zoom sur un plasticien, qui semble questionner, avec ses grands assemblages de matériaux, la pratique artistique même : comment créer aujourd’hui à l’aune de la crise écologique ? Après l’obtention de son diplôme à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2014, Kevin Rouillard (né en 1989) se fait rapidement repérer. Dès 2014, il est en effet exposé dans plusieurs expositions collectives – « A couteaux tirés » à la Friche Belle de Mai, (Marseille) et « Empiristes » à la Villa Emerige (Paris) en 2015 – ou personnelles – « Collision » à la Chimney gallery (New York) et « Extrait (tôle, choc) Barricade » à L'Assaut de la menuiserie (Saint-Etienne) en 2017. Il décroche aussi le Prix Fondation François de Hatvany en 2015, puis le Prix SAM Art en 2018. Aujourd’hui, il vit et travaille à Marseille. Sculpteur contemporain, Kevin Rouillard développe un processus de création singulier : il réalise des grands assemblages de tôles monochromes à partir d’objets collectés tels que des bidons, brûlés ou dépliés. Ces panneaux métalliques très visuels évoquent à la fois le secteur ouvrier et la circulation des biens dans une économie mondialisée. Le plasticien raconte le point de départ de son œuvre et sa manière de travailler la matière en ces termes : « Un jour, mes parents m’ont rendu visite à Marseille : ils cherchaient à se procurer des bidons pour envoyer des choses au Cap Vert. […] Ces bidons sont restés un moment à l’atelier. Après leur expédition, il y a toute une chaîne de recyclage de ces contenants qui s’organise. Le bidon est démantelé jusqu’à entrer dans la composition d’autres objets ou même d’éléments architecturaux. Les artisans découpent, martèlent, aplatissent la tôle d’une façon assez similaire à ce que je fais de mon côté. » Loin de collecter les objets de manière obsessionnelle, Kevin Rouillard les cherche, les récupère, les étudie et les travaille à la manière des artisans recycleurs. Durant son processus de création, l’artiste les transforme en des surfaces planes colorées et s’approprie ses trouvailles. Les objets ainsi métamorphosés se réinventent et se dévoilent au regard des spectateur·rice·s, tout en attestant, en creux, de l’omniprésence des objets dans la société consumériste actuelle. Avec l’exposition « Le Grand mur » organisée dans le cadre de la première partie de la saison Fragmenter le monde, Kevin Rouillard retranscrit symboliquement sa propre vision du Mexique à travers des assemblages métalliques monumentaux afin d’offrir un autre niveau de lecture du contexte géopolitique mexicain. Il a en effet imaginé les œuvres présentées au Palais de Tokyo lors d’un séjour au Mexique, et évoque donc avec ces œuvres la barrière États-Unis-Mexique. Pour en savoir plus, visitez les sites du Palais de Tokyo et de la Galerie Thomas Bernard. Photographies : Vues de l’exposition « Le Grand mur » de Kevin Rouillard, Palais de Tokyo (21.02 – 17.05.2020) © Marc Domage Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 60 jours

Ubalt Architectes : Moulin

L’agence d’architecture d’intérieur parisienne Ubalt Architectes, fondée en 2015 par Mylène Vasse et Nastasia Potel, métamorphose un appartement de Montreuil (93) en un loft minimaliste blanc, noir et gris rehaussé par des touches de couleurs subtiles. C’est l’une des réalisations les plus représentatives de la palette surprenante du duo, mêlant ici lignes graphiques, couleurs délicates et matières travaillées. Les architectes Mylène Vasse et Nastasia Potel ont pris le parti de la créativité pour aménager ce loft de 110 mètres carrés. L'appartement est réparti sur deux niveaux organisés autour d'un patio principal. L’espace jour – le salon et la cuisine – est en effet installé au rez-de-chaussée, tandis que les chambres et les salles de bain sont placées à l’étage. Derrière une porte d'entrée jaune citron se trouve la pièce centrale du loft : une grande salle de séjour, composée notamment d’un escalier en acier vert pastel, dont le socle se transforme en une large banquette en terrazzo moucheté noir et blanc, ainsi que d’une grande bibliothèque en marbre vert, qui devient blanche et s’étend jusqu'à l'étage. Cet espace de vie donne également sur une cuisine sobre en acier inoxydable et le patio. Les touches de couleurs et les matériaux réfléchissants ou polis rythment les espaces de l’appartement, quand les miroirs de la cuisine multiplient les arrivées de lumière. La transition entre intérieur et extérieur s'estompe alors, et la lumière semble envahir tout l'espace du rez-de-chaussée. Le tandem signe un cocon contemporain, où se déploie en toute discrétion l’imagination des architectes. Pour en savoir plus, visitez le site de l’agence Ubalt Architectes. Photographies : Ubalt Architectes Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 63 jours

Dossier : 8 photographes qui subliment le monde extérieur à travers leur fenêtre

En cette période exceptionnelle de confinement causée par la pandémie de Covid-19, la fenêtre devient la seule ouverture sur l'extérieur, une issue symbolique, voire une échappatoire propice au rêve. Cette semaine, la rédaction de Muuuz vous proposer de voyager sans même quitter votre canapé grâce à une sélection des plus belles photographies réalisées depuis les lucarnes des artistes. De Willy Ronis à Gail Albert Halaban, en passant par Helmut Newton, voici huit clichés de fenêtres avec vue.   Gail Albert Halaban, Out of My Window, « Paris views », 2012 Pour nous, parisiens aux appartements étroits, ouvrir sa fenêtre signifie aussi bien faire entrer un peu l’extérieur chez nous que visiter le logement de nos voisins d’en face. Une proximité caractéristique des grandes villes exploitée par la photographe américaine de 50 ans Gail Albert Halaban dans sa série Out My Window, débutée il y a près de 10 ans. A travers ses clichés pris depuis des fenêtres du monde entier, l’artiste explore la tension entre vie privée et espace publique, mettant en scène des protagonistes dans leur quotidien. Un travail qui place l’humain au coeur de son habitat et qui prouve qu’il y a de la vie partout, même entre quatre murs. . Laurent Kronental, Les yeux des tours, 2017 Petit chouchou de la rédaction, Laurent Kronental capture les édifices emblématiques de la cité Picasso de Nanterre (92) dans sa série Les Yeux des Tours. Depuis les appartements des locataires, le photographe propose un ensemble de clichés onirique où les contours uniques des fenêtres – en goûte d’eau, en cercle ou en carré – encadrent des vues sur un quartier des Hauts de Seine à l’identité marquée. Une ode aux ouvrages architecturaux érigés par Emile Aillaud entre 1973 et 1981. . Jordi Huisman, Rear Window, 2014 A travers sa série Rear Window, le photographe néerlandais de 38 ans Jordi Huisman porte son attention sur la vue depuis l’arrière des bâtiments résidentiels, mettant ainsi en lumière l’influence de l’homme sur son environnement. Alors qu’à son inauguration, un bâtiment est un ensemble homogène et uniforme, une fois investi par ses habitants, les balcons évoluent en fonction de l’occupant. Tantôt abritant une antenne parabolique, tantôt zone de stockage ou bien même petit jardin, ces espaces extérieurs en disent long sur leurs propriétaires. Une exposition de petits détails, non sans importance. . André Vicente Gonçalves, Windows of the World, « Paris », 2016 Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, pour le photographe André Vicente Gonçalves, les fenêtres sont sans doute les yeux de l’architecture. Eléments aussi essentiels qu’ornementaux, les lucarnes et autres baies vitrées deviennent, derrière son objectif, les stars de la série Windows of the World, ensemble photographique mettant en scène des ouvertures aussi diverses que variées provenant des quatre coins du monde. Traversant les époques et rassemblant les cultures, le travail de l’artiste portugais rend hommage à des éléments marqueurs d’une histoire et d’une esthétique. Une mise en lumière poétique. . Willy Ronis, Vincent aéromodéliste, Gordes, Vaucluse, 1952 Figure de proue de la photographie dite humaniste, le photographe français Willy Ronis pose un regard sensible sur la condition ouvrière, la banalité du quotidien, les autres, la rue, la ville, mais aussi sur les paysages solaires du Luberon, où il s’installe en 1972. Dans Vincent aéromodéliste, Gordes, Vaucluse, pris depuis une fenêtre de sa maison familiale de Gordes, il immortalise à la fois l’insouciance de l’enfance et l’atmosphère si particulière de ses séjours en Provence. . Luigi Ghirri, L'Île Rousse, « Kodachrome », 1976 « Kodachrome », série emblématique du style poétique de Luigi Ghirri, rassemble un corpus de photographies couleur prises dans les années 1970. Ces images, qui subliment un quotidien volontiers banal, résument parfaitement la démarche du maître de la couleur italien : « Je m’intéresse à l’architecture éphémère, à l’univers de la province, aux objets considérés comme de mauvais goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l’ont jamais été, aux objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs […] fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres, musées et êtres humains vus par l’image. » . Helmut Newton, Bergstrom over Paris, 1976 Le très célèbre photographe australien Helmut Newton s’est forgé un nom dans le milieu de la mode en travaillant pour des magazines et des marques prestigieuses. Dans Bergstrom over Paris, il photographie son modèle – une jeune femme nue se regardant dans un miroir – dans une chambre avec une vue imprenable sur Paris. Ici, Helmut Newton joue avec les codes du voyeurisme : le cadrage, le reflet dans le miroir et la vue plongeante confèrent à la photographie une forte dimension érotique. . Elina Brotherus, Hôtel de Sebald 2, « Sebaldiana. Memento Mori », 2019 Diplômée en art et en chimie analytique, l’artiste finlandaise Elina Brotherus mène une exploration minutieuse du monde à travers des autoportraits singuliers. Dans sa série intitulée « Sebaldiana. Memento Mori », elle s’inspire des écrits de l’écrivain allemand Winfried Georg Sebald sur la Corse et se met en scène en contemplatrice de la nature dans un hôtel et dans les paysages désertés de l’île. Elle rend ainsi hommage à l'Île de Beauté et à son écrivain préféré, mais aussi à sa mère, Ulla Brita Brotherus, née la même année que W. G. Sebald en 1944.  La Rédaction
Il y a 5 ans et 64 jours

Fox Browne Creative et Alexander +Walt : &Beyond Sossusvlei Desert Lodge

Les agences d’architecture d’intérieur sud-africaines Fox Browne Creative et Alexander+Walt ont transformé l’ancien lodge Sossusvlei, construit dans les années 1990 en Namibie (Afrique), en un luxueux hôtel. Très confidentiels, les dix nouveaux pavillons réveillent chez les hôtes un état d’esprit sain, mêlé à un agréable sentiment de quiétude. &Beyond Sossusvlei Desert Lodge comprend dix pavillons individuels, un bâtiment principal et une grande piscine partagée. Les chambres de l’hôtel mi-villa mi-cabane peuplent discrètement les collines et les dunes du désert du Namib. Avec des pierres laissées brutes et des structures métalliques d'aspect industriel, chaque pavillon de plain-pied se fond parfaitement dans le paysage. Loin de l’ambiance aseptisée et impersonnelle de certains grands hôtels, les lodges apparentent le complexe à un village isolé, où il fait bon vivre. Côté déco, les équipes de Fox Browne Creative et Alexander+Walt ont opté pour des meubles imposants, des pièces chinées et des créations locales, le tout mélangé en abondance et décliné dans des couleurs sobres. Le plus de l’hôtel ? Son architecture durable. Les villas sont toutes dotés de toits plats chapeautés de panneaux solaires photovoltaïques, ce qui permet de créer suffisamment d'énergie pour garantir à la fois l'autonomie énergétique de chaque gîte et un recyclage de l’eau respectueux de l’environnement. Soleil, sable et piscine… C’est l’hôtel idéal pour s’évader le temps des vacances. Pour en savoir plus, visitez les sites des agences Fox Browne Creative et Alexander+Walt. Photographies : DR Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 65 jours

Framework : Private openness

Le studio néerlandais d’architecture d’intérieur et de design Framework insuffle un nouveau souffle à une maison installée dans le quartier financier d’Amsterdam (Pays-Bas), désormais le nouvel eldorado des citadins amstellodamois et des expatriés. Pour des commanditaires passionnés de design, l’agence fait cohabiter murs en plâtre, marbre nervuré, sols en parquet et en terre cuite, mobilier sur-mesure et meubles chinés. Thomas Geerlings, le fondateur de Framework, promeut une architecture d’intérieur intemporelle, toujours déclinée dans de beaux matériaux et des couleurs sobres. Du concept à la réalisation, chaque projet de rénovation est abordé selon trois critères : le patrimoine vivant, l’innovation et la connaissance. Loin d’être motivés par le développement d’un style signature, les équipes de Framework répondent toujours à leurs clients par des intérieurs mis en scène avec goût et agencés sur-mesure. Lors de la réalisation de son projet de rénovation « Private openness », les architectes d’intérieur ont opté pour un agencement et une décoration tirant parti des contraintes de l’espace pour valoriser tout son potentiel. Au centre de la maison se trouve désormais un somptueux escalier en colimaçon, un élément central qui permet à la fois de desservir tous les étages, du rez-de-chaussée au toit, diffuser la lumière et créer l’identité de l’habitation. De la douceur des matériaux utilisés aux meubles choisis, Framework conçoit une maison lumineuse et intimiste, dont la vocation est avant tout d’être un espace vécu. Un intérieur aussi confortable que confidentiel. Pour en savoir plus, visitez le site de Framework Photographies : Kasia Gatkowska Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 65 jours

Graal Architecture : Centre de loisirs de Jaurès

La ville d’Athis-Mons (91) se voit doté d’un nouveau centre de loisirs. Conçu par l’agence parisienne Graal Architecture, le monolithe de 610 mètres carrés est caractérisé par une façade rythmée en béton teinté dans la masse d’une couleur rosée. Installé sur un site complexe, le bâtiment assure la liaison avec le reste du quartier. Zoom sur un ensemble qui articule les différentes échelles de cette partie de la ville avec panache. Le projet, mené par Graal Architecture, répond à deux problématiques distinctes : proposer un équipement adapté à la pédagogie ouverte tout en palliant à l’augmentation démographique de la ville. Installé sur une plaine alluviale située entre la Seine et l’Orge définie par ses infrastructures ferroviaire, le bâti prend place dans une zone en marge du développement urbain, s’étendant quant à lui au sud-ouest et au nord-est de la commune. L’implantation du complexe Jaurès permet alors de connecter cet espace au centre ville, en créant notamment une ouverture sur l’église Notre-Dame de la Voie. Pensé comme un ensemble indissociable de son secteur fluvial, le Centre de loisirs est posé sur un socle minéral d’environ un mètre de hauteur, permettant à la fois de « rendre la parcelle résiliente à la montée des plus hautes eaux », comme le souligne le cabinet, et de soustraire les enfants à une exposition visuelle depuis la rue, tout en ouvrant les espaces intérieurs vers l’extérieur. Côté conception, les maîtres d’oeuvre misent sur une façade à l’identité marquée longeant les voies du chemin de fer sur 40 mètres. Le parti pris ici est étonnant compte tenu du programme. Les couleurs vives habituelles font désormais place à une enveloppe dynamique composée de voile en béton courbé à la couleur située entre le rose et le gris et surplombé d’une toiture végétalisée. « Il s’agit en définitive de dépasser l’imaginaire lié aux bâtiments de petite enfance pour mettre en place un élément qui rassemble et protège. » Graal architecture Les espaces intérieurs jouissent du même traitement brutaliste où béton et larges baies vitrées sont réchauffée par une présence subtile du bois. L’ensemble comprend des salles d’ateliers sobres, pouvant être adaptés à une large gamme d’activité, ainsi qu’une cuisine pédagogique entrant en contact direct avec le grand hall et l’extérieur afin de sensibiliser les enfants à la gestion des déchets. Pour en savoir plus, visitez le site de Graal Architecture Photographies : Schnepp Renou Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 66 jours

Marion Bernard : Sessùn Alma

Au cœur de la cité phocéenne (13), à deux pas du Vieux-Port, se trouve Sessùn Alma, la nouvelle boutique de Sessùn, marque marseillaise de prêt-à-porter féminin fondée par Emma François en 1998. Ce showroom rassemble dernières collections, créations artisanales et saveurs gorgées de soleil dans un décor typiquement méditerranéen signé Marion Bernard. À la demande de la créatrice Emma François, Manon Gaillet et Sylvain Bérard, les architectes de l’agence Marion Bernard, transforment une ancienne savonnerie du Vieux-Port en un écrin ensoleillé, où couleurs sobres, matières naturelles, meubles, objets d’art, cosmétiques naturels et vêtements cohabitent en harmonie. Ils métamorphosent cet espace de plus de 170 mètres carrés en un concept store atypique réunissant sous un même toit un restaurant, un coin lecture et une boutique. Au 127 de la rue Sainte à Marseille (13), derrière une porte en acajou classée, se cache ce lieu paisible pensé à l’image de la marque comme un théâtre de rencontres, dont l’originalité repose sur la convivialité, la culture, la quiétude, la spontanéité, si chères à la fondatrice de Sessùn. Les architectes abattent les murs de la savonnerie pour agrandir l’espace, désormais non cloisonné, haut sous plafond et doté d’une imposante verrière. Ils posent ainsi les fondations du vocabulaire de l’enseigne, entre un sol terracotta, des murs blancs, des matières brutes, le tout conférant à l’intérieur une ambiance estivale hors du temps. Le studio Flirt, quant à lui, a conçu l’identité visuelle de Sessùn Alma selon sept associations d’idées : « âme libre », « amour sacré », « esprit matière », « féminité originelle », « floraison créative », « soleil safran » et « temple racine ». Coté déco, la boutique met en vente des ouvrages d’éditeurs indépendants et des objets design sélectionnés avec soin par Emma François et Emmanuelle Oddo, la fondatrice de Piece A Part – on peut ainsi acquérir les céramiques sculpturales de l’Italienne Paola Paronetto, les luminaires graphiques de la designeuse niçoise Léa Ginac, les céramiques en terre cuite de la Tunisienne Tinja, les petites poteries en grès chamotté de Julie Boucherat ou encore les objets fossiles de l’Atelier Carlès Demarquet. Bien plus qu’une simple boutique, Sessùn Alma est un lieu à part, où découvrir, lire, partager, rêver, se sustenter… Pour en savoir plus, visitez le site de Marion Bernard, ainsi que les compte Instagram de Sessùn Alma et Flirt studio. Photographies des vues de Sessùn Alma © Nobuyoshi TakagiAutres photographies © SessùnIllustrations © Flirt studio Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 67 jours

Delphine Burtin : Encouble

La photographe suisse Delphine Burtin joue avec notre perception dans sa série « Encouble ». Des natures mortes invraisemblables nous emmènent dans un univers surréaliste, traversé de rêveries et d’illusions. Delphine Burtin réalise sa série « Encouble » dans le cadre de son diplôme en photographie à l’École Supérieure d’Arts Appliqués de Vevey (Suisse) en 2013, et se fait rapidement remarquer. Le livre d’artiste Encouble, conçu à partir de la série et publié en édition limitée, est sélectionné au Prix du Livre de Paris Photo 2013, dans la catégorie « Premier Livre ». La photographe décroche également le Prix Photoforum PasquArt en 2013, puis le Prix HSBC en 2014. La série est ensuite exposée dans plusieurs capitales, notamment à Berlin, Paris et New York. Le titre renvoie à un terme helvétique« encouble », qui désigne un obstacle, une entrave, quelque chose qui importune. Dans ses natures mortes, Delphine Burtin transforme le réel et expérimente les possibilités du médium afin de perdre les spectateur·rice·s : « J’aime lorsque l’on imagine voir quelque chose et qu’en réalité c’est autre chose. J’aime lorsque notre cerveau nous joue des tours et qu’il agit comme un trompe-l’œil, nous faire voir et croire ce qui n’est pas », explique-t-elle. En associant des images photographiées en studio ou à l’extérieur avec des découpages et des photographies de tirages, l'artiste s’éloigne de la réalité pour mieux l’interpréter. Dans les clichés les plus poétiques de la série, ce qui est dissimulé se perçoit mieux. La matière semble en effet plus présente lorsqu’elle est capturée entre duplicité et dévoilement : « Cherchant à dialoguer avec ce que l’on montre et ce que l’on cache, je tends des miroirs déformants qui donneraient à voir une part de nous qui existe sans être pour autant la totale vérité. Tout cela devient une invitation à l’exploration métaphorique de nos rapports au monde et à l’autre. » À mi-chemin entre abstraction et figuration, les images de Delphine Burtin sont hypnotiques. Pour en savoir plus, visitez le site de Delphine Burtin Photographies : 1) Portrait de Delphine Burtin © Estelle Zolotoff2) Delphine Burtin, Encouble, livre d’artiste, auto-édition, édition limitée de 100 copies signées et numérotées, 2013 © Delphine Burtin3) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin4) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin5) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin6) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin7) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin8) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin9) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin10) Delphine Burtin, « Encouble », 2013 © Delphine Burtin Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 67 jours

JCPCDR : Appartement Saint-Denis

Paris regorge de surprises ! La preuve avec cet appartement étonnant de 75 mètres carrés situé rue Saint-Denis. Entre ouvrage haussmannien et inspiration scandinave, le projet signé JCPCDR est un ensemble contemporain, lumineux et fait la part belle aux volumes atypiques, caractéristiques de la capitale. Une source d’inspiration pour tous les citadins qui souhaiterait rafraichir leur décoration ! Ah Paris ! Ses grandes avenues, son patrimoine et ses toits uniques… Si la ville a de quoi faire rêver le monde entier, y vivre relève d’une autre paire de manches. Appartements étroits, longs couloirs et perte d’espace, tel est le quotidien d’un grand nombre de parisiens. Pour palier à ces problèmes de volume tout en conservant le charme unique des appartements de la capitale, l’agence JCPCDR rénove un logement de 75 mètres carrés au corridor long et étroit pour en faire un deux chambre lumineux et fonctionnel. L’entièreté de l’appartement a été repensé pour pouvoir y ajouter une seconde chambre ainsi qu’un dressing. Les espaces de circulation ont été regroupés au centre de l’habitation afin valoriser les pièces de vie au maximum et de les orienter vers les deux fenêtres situées aux extrémités.Dans le but de mieux définir ces espaces, les architectes jouent avec les hauteurs de sol et les différences de matériaux. Ainsi, le parquet à chevron – caractéristique de ce genre d’ouvrage – se mêle à un revêtement blanc laqué, mariage parfait entre édifice traditionnel et ajout contemporain. Cette combinaison de genres constitue d’ailleurs l’un des fil conducteurs du projet de JCPCDR. L’ensemble comprend, en plus de ses deux chambres, un espace salon, salle à manger et cuisine, le tout associant bois, blanc laqué, marbre et mobilier scandinave épuré. Chaque meuble, conçu sur mesure par le studio d’architecture, est indissociable du projet. Avec comme contrainte principale d’optimiser la lumière, les concepteurs misent sur une palette claire et chaleureuse. Le blanc apparaissant comme le choix le plus lumineux, la couleur est ici déclinée sur des lignes nettes et graphiques, et réveillée par des touches de bleu profond et de laiton luxueux. Résultat ? Un appartement ergonomique et bien dans son temps. Défi révélé pour JCPCDR ! Pour en savoir plus, visitez le site de JCPCDR Photographies :David Foessel Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 68 jours

Zoom sur : Tara Donovan

Plasticienne et sculptrice contemporaine américaine, Tara Donovan détourne des objets du quotidien pour créer des installations, des sculptures et des dessins, souvent monumentaux, et toujours poétiques. Aujourd’hui représentée par la Pace Gallery à New York, elle expose ses étonnantes accumulations aux États-Unis et à l’étranger. Zoom sur une artiste qui sublime l’ordinaire. Durant ses études, Tara Donovan commence à expérimenter un langage artistique personnel en utilisant des objets industriels, vendus en magasin et définis par leur fonction, tels que des assiettes en carton, des boutons, des cure-dents, des clous, des crayons à papier, des gobelets, des épingles, des pailles, du papier ou encore du ruban adhésif. Après l’obtention de son Bachelor of Fine Arts à la Corcoran School of the Arts and Design (Washington) en 1997, puis de son Master of Fine Arts à la Virginia Commonwealth University (Virginie) en 1999, elle est rapidement exposée dans des galeries et des institutions américaines. Du 15 décembre 1999 au 17 janvier 2000, sa première exposition personnelle d’ampleur intitulée « Tara Donovan : Whorl » donne à voir ses sculptures à la Corcoran Gallery of Art, à Washington, D.C. L’année suivante, Tara Donovan participe à la prestigieuse biennale du Whitney Museum of American Art à New York, et à plusieurs expositions collectives. Dans les années 2000, elle affirme davantage son langage artistique et conçoit des installations in situ dans des galeries, notamment dans les espaces de la Ace Gallery à New York et à Los Angeles. Ses œuvres produites ainsi, comme Transplanted (2001), Nebulous (2002) et Styrofoam Cups (2003), sont devenues emblématiques de son processus créatif. Dans ses créations les plus célèbres, Tara Donovan accumule des objets prosaïques, des objets de la vie de tous les jours, qui sont voués à être jetés, pour créer des œuvres surprenantes, tantôt biomorphiques, tantôt abstraites. Chaque sculpture est réalisée à partir d’un seul et même produit manufacturé, utilisé en quantité et de manière répétitive. En développant une forme artistique si singulière, la plasticienne confronte le public à des installations visuelles, qui jouent sur les textures des matériaux utilisés et interagissent avec l’espace dans lequel elles s’insèrent. Tara Donovan aime aussi explorer les possibilités de son propre processus créatif. Depuis plusieurs années, elle s’intéresse à la notion d’écran et réalise des compositions bidimensionnelles ou en bas-relief, qui sont encadrées et accrochées au mur. Ses Drawings (Pins), composés d’épingles en acier, par exemple, altèrent la perception du spectateur avec des illusions d’optique, l’invitant à reconsidérer son rapport au réel. Au lieu de dissocier l’art de la vie, Tara Donovan explore le potentiel créatif de l’objet, et transcende le quotidien. Son usage systématique d’objets manufacturés érige au rang d’art le banal tout en conférant à son œuvre une dimension critique. À l’heure de la surconsommation et de la crise écologique, son travail questionne notre rapport au monde, à la nature et à l’artificialité. Pour en savoir plus, visitez le site de la Pace Gallery Photographies : 1) Portrait de Tara Donovan à côté de sa sculpture Untitled (Mylar) © Tara Donovan2) Tara Donovan, Colony, 2005, crayons, 10,2 cm x 345,4 cm x 288,3 cm, © Tara Donovan3) Tara Donovan, Untitled, 2015, Slinky®s, 248,9 cm x 792,5 cm x 2,5 cm © Tara Donovan4) Tara Donovan, Untitled, 2014, acrylique et adhésif, 306,1 cm x 431,8 cm x 393,1 cm) © Tara Donovan5) Tara Donovan, Drawing (Pins), 2012, tableau, peinture et épingles en acier, 91,4 cm x 91,4 cm x 6,4 cm © Tara Donovan6) Tara Donovan, Untitled (Pins), 2004, épingles, 99,1 cm x 99,1 cm x 99,1 cm © Tara Donovan7) Tara Donovan, Untitled (Styrofoam Cups), 2003/2008, gobelets en polystyrène et colle, dimensions de l'installation variables © Tara Donovan Léa Pagnier
Il y a 5 ans et 70 jours

Zuiver : Thirsty Chair

La marque néerlandaise Zuiver s’engage en faveur d’un design éco-responsable et dévoile la gamme « Thirsty », une collection de chaises réalisées en plastique recyclé. Le résultat ? Des modèles intemporels et épurés qui prouvent que pour un rendu esthétique, nul besoin de miser sur des matériaux et des modes de conception polluants ! « Le design de demain pour l’intérieur d’aujourd’hui ». Tel est le leitmotiv de Zuiver, éditeur de design néerlandais créé en 2016. Pour respecter sa devise, la marque mise sur des dessins élégants auxquels des matériaux inattendus permettent de donner vie. C’est notamment le cas de la gamme « Thirsty », une collection d’assises respectueuses de l’environnement. Les assises sont fabriquées à partir de 60 à 100 bouteilles en plastique usagées directement récoltées en Chine, pays où les chaises sont également montées. Un choix de la marque qui limite les transports inutiles et le bilan carbone lié à l'acheminement. La base en polyéthylène téréphtalate (PET), matériau léger, résistant et 100 % recyclable, est ensuite hissée sur un piétement en acier issu de sources renouvelables. La chaise est disponible avec ou sans accoudoirs et se décline en quatre coloris - rose, bleu, noir et gris. Le modèle, sobre et contemporain, s’adapte à tout type d’intérieur, qu’il soit domestique ou tertiaire. Un engagement qui ne demande qu’à prendre de la bouteille ! Pour en savoir plus, visitez le site de Zuiver Photographies : Zuiver Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 71 jours

Exposition : Ban

Après une première édition à L’Orfèvrerie de Saint-Denis (93) l’année dernière, l’exposition « BAN » revient en 2020 avec une version augmentée aux Magasins généraux, à Pantin (93), le centre de création fondé par BETC. L’événement rassemble les œuvres de douze photographes professionnels, ainsi que les écrits et les photographies de jeunes du Red Star Lab – un club de football, dont l’enjeu principal est de favoriser l’égal accès à la culture. Le parcours aborde la notion de marginalité par la photographie et révèle sa capacité à explorer des problématiques contemporaines afférentes à la société d’une manière douce, subjective et singulière. « Qu’est-ce qu’être au ban, qu’est-ce qu’être à part, à côté d’un monde, à côté des autres ? » C’est la question à laquelle les artistes confirmés et les jeunes licenciés répondent avec des images et des textes. Cette exposition, imaginée et conçue par les commissaires Marie Benaych et Henrike Stahl en collaboration étroite avec les jeunes du Red Star Lab, explore les différentes manifestations du ban – un groupe, une bande, une faction – au XXIème siècle. Loin de porter un jugement sur un lieu, un groupe ou une situation, tous les photographes s’adressent à un public et cherchent à éveiller chez lui une émotion ou un sentiment de solidarité. Certains s’intéressent à la France. Louisa Ben documente les « Zones Grises » du Mirail à Toulouse (31) et Antoine Massari capture les styles vestimentaires des Lyonnais les plus âgés, tandis que Anton Renborg raconte le quotidien de Constantin dans son camp de Rosny-Sous-Bois (93). Henrike Stahl et Marvin Bonheur photographient tous les deux les oubliés de la Seine-Saint-Denis (93). Valérie Kaczynski, quant à elle, retourne en Alsace, sa région natale, et met en scène la vie de quatre frères et de leur mère, qu'elle connaît depuis son enfance, dans le quartier minier où ils ont grandi. Elle réalise sa série « Outsiders » en collaboration avec la styliste Ally Macrae pour sublimer le quotidien des habitants de la petite ville de Wittelsheim. D'autres ont le souci de présenter ce que peut signifier pour eux le ban à l’étranger. Lucien Courtine magnifie un Japon estival quand Aurélien Gillier donne à voir le milieu hippique à Ouagadougou (Burkina Faso). Adrien Vautier dépeint le mode de vie des travellers irlandais et le duo formé par les photographes Cassia Tabatini et Marcelo Alcaide célèbre la jeunesse brésilienne dans une série poétique aux allures de campagne publicitaire pour Courrèges. La scénographie, minimaliste et travaillée, invitent les visiteur·euse·s à déambuler d’une image à l’autre dans le vaste espace vitré dédié à l’accrochage, en établissant un va-et-vient original entre les photographies suspendues et les textes posés à même le sol. L’exposition, qui rouvrira ses portes dès la fin du confinement, proposera également un programme d’ateliers et d’événements, imaginé par les commissaires et les membres du Red Star Lab, et accessible à tou·te·s gratuitement. Un événement collaboratif bienvenu, qui présente avec justesse les diversités du ban. Pour en savoir plus, visitez le site de l'exposition « BAN » et des Magasins Généraux Photographies : 1) © Tabatini/Alcaide 2) © Aurelien Gillier3) © AdrienVautier4) © Aurelien Gillier5) © HenrikeStahl6) © Leo Doriano7) © Marvin Bonheur Léa Pagnier  
Il y a 5 ans et 71 jours

D’Hount + Bajart : Villa Maillard

Bâtiment emblématique de Tourcoing (59), la Villa Maillard était pourtant tombée en désuétude depuis de nombreuses années. Un délaissement qui appartient désormais au passé grâce à l’agence D’Hount + Bajart qui redonne ses lettres de noblesse à la bâtisse et l’agrandit, agrémentant l’ensemble de logements collectifs. Zoom sur un projet de réhabilitation intelligemment mené. Nommé d’après son architecte, la Villa Maillard, caractérisée par son style anglo-normand, a toujours été un OVNI architectural, même lors de sa construction dans les années 1930. Une excentricité marquée qui s’inscrit dans l’histoire de la ville de Tourcoing, ancien lieu de résidence des riches industriels du Grand Lille dont les demeures étaient toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Si l’ouvrage avait alors été négligé ces dernières années, sa rénovation menée par l’agence D’Hount + Bajart rend hommage à sa singularité et son originalité tout en l’inscrivant dans son temps. La première étape de ce projet ? Rafraîchir les espaces et détails architecturaux, notamment la charpente en bois remplie de briques dont la restauration a nécessité une grande attention et un savoir-faire unique. L’état du cadre ne permettant pas de surélever la structure, il a alors fallut repenser les volumes. De plus, en raison de sa grande vétusté, la partie haute de l’ensemble se voit désormais revêtue d’une doublure en zinc rouge pré-patinée, renouant avec les couleurs d’origine de la maison tout en lui apportant une touche de modernité supplémentaire. A l’est de la parcelle, les architectes ajoutent des extensions à ossature de bois et dont le revêtement clair, rythmé par un motif répétitif d’écailles, contraste avec la couleur brique de la villa d’époque et des constructions alentours. Le programme propose des logements atypiques et un cadre de vie d’exception. Inscrit dans une parcelle plantée comprenant des spécimens rares comme un ginkgo biloba, le projet de rénovation comprend un logement individuel et huit appartements neufs, bénéficiant chacun de volumes peu conventionnels, faisant écho au charme unique de bâti attenant. Un bel hommage rendu à un ouvrage iconique. Pour en savoir plus, visitez le site de D’Hount + Bajart  Photographies : Philippe Braquenier Zoé Térouinard
Il y a 5 ans et 71 jours

Gundry + Ducker : White Rabbit House

Située dans le quartier de Canonbury d’Islington (Royaume Uni), caractérisé par une large présence de demeures néo-géorgiennes, une bâtisse des années 1970 sort du lot. Réhabilitée par le Studio d’architecture Gundry & Ducker, la maison aux mille teintes de vert et de terrazzo se démarque dans un paysage typiquement anglais. Longtemps, l’architecture géorgienne a été une source d’inspiration pour les maîtres d’oeuvre. Proportions équilibrés, lignes épurées et fenêtres majestueuses, le style s’invite ici dans un foyer standard d’après-guerre, dans une version colorée. « Nous voulions un intérieur ludique, accueillant l'inattendu, avec des changements d'échelle, de hauteur et d'atmosphère. » précise d’ailleurs Christian Ducker, architecte en charge de la rénovation. L’ensemble s’organise autour d’un escalier qui se courbe en porte-à-faux. En forme de pilule, cette pièce maîtresse prend place dans un espace à triple hauteur et dessert les chambres du niveau supérieur. Une réinterprétation contemporaine des séries de marches géorgiennes. Mais la force du projet réside dans une déclinaison infinie du vert. Pâle en revêtement dans le couloir, ou plus foncé sur du mobilier de cuisine, cette utilisation de la couleur offre une alternative ludique et unique au design résidentiel. Un jeu de nuances réveillé par des sols en marbre et du terrazzo sur les sols et la présence d’arches qui soulignent les belles hauteurs de la demeure. Couleur pistache ou absinthe, voici un projet qui se met au vert ! Pour en savoir plus, visitez le site de Gundry + Ducker Photographies : Andrew Meredith Zoé Térouinard