L’année 2024 a été marquée par des transformations significatives sur le marché de l’immobilier d’entreprise, dans un contexte où les attentes environnementales, numériques et économiques se sont accélérées. Ces changements ont non seulement redéfini les pratiques des acteurs du secteur, mais ont également créé des opportunités et des défis qu’il est essentiel de comprendre pour anticiper les tendances à venir.

 

Réglementations environnementales : vers un immobilier plus durable

L’un des développements majeurs de cette année a été l’extension de la RE2020 aux bâtiments commerciaux. Ce cadre impose des standards stricts en matière de durabilité, incitant les entreprises à revoir en profondeur leurs approches de construction et de rénovation. Cela s’est traduit par une utilisation importante de matériaux écologiques, des méthodes de construction plus respectueuses de l’environnement et une adoption généralisée des systèmes énergétiques performants.

En parallèle, le décret tertiaire a continué de structurer les ambitions de réduction de la consommation énergétique dans les bâtiments tertiaires comme les locaux commerciaux et les bureaux professionnels. Les entreprises ont intensifié leurs efforts pour atteindre des objectifs ambitieux, stimulant ainsi l’essor de solutions innovantes en matière de rénovation énergétique.

Cette dynamique a été renforcée par la publication de la septième version de la certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), qui a actualisé ses méthodologies d’évaluation pour mieux répondre aux exigences environnementales contemporaines. Désormais, la certification s’applique aussi bien aux constructions neuves qu’aux rénovations, contribuant à l’émergence d’un immobilier toujours plus vert.

 

Digitalisation et flexibilité : les nouvelles priorités

En matière de mobilité, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) a exercé une influence inattendue sur l’immobilier d’entreprise. Cette législation a encouragé le développement de solutions favorisant l’accès aux transports en commun et aux modes de déplacement partagés, amenant les entreprises à repenser la localisation et l’agencement de leurs locaux pour répondre aux attentes des collaborateurs.

Un autre changement notable a été introduit par la Loi de simplification de la vie économique votée en fin d’année 2023 et dont les effets se sont pleinement fait sentir en 2024. Celle-ci a apporté une plus grande souplesse dans la gestion des baux commerciaux, notamment grâce à la mensualisation des loyers et à la simplification des procédures de renouvellement et de résiliation. Ces évolutions ont permis une meilleure adaptabilité des entreprises face aux fluctuations économiques.

Dans ce contexte, la numérisation des fonctions immobilières s’est imposée comme une réponse aux nouvelles exigences du marché. Les entreprises ont massivement investi dans des logiciels de gestion immobilière, des systèmes de gestion intelligente des bâtiments et des plateformes numériques facilitant les opérations de coworking. Cette transformation numérique a permis d’améliorer non seulement l’efficacité opérationnelle, mais également la conformité aux nouvelles obligations réglementaires.

 

Les impacts fiscaux et financiers en 2024

Sur le plan fiscal, la Loi de Finances 2024 a introduit des mesures ayant des répercussions directes sur l’immobilier d’entreprise. La prolongation du taux réduit d’impôt sur les sociétés pour la transformation de locaux professionnels en logements a encouragé la reconversion de certains bâtiments. Par ailleurs, le régime fiscal des locations meublées de tourisme a été modifié, entraînant une réduction significative de l’abattement fiscal. Ces changements ont poussé les entreprises et les investisseurs à adapter leurs stratégies pour maximiser leurs avantages dans ce nouveau cadre.

 

Vers 2025 : des perspectives marquées par l’innovation et la durabilité

Alors que l’année 2025 se profile, plusieurs tendances émergent. La durabilité continue d’être au centre des préoccupations, avec des normes environnementales qui devraient encore se renforcer. La digitalisation du secteur s’intensifie, portée par des technologies comme l’intelligence artificielle et l’Internet des objets. Les espaces de travail flexibles restent très demandés, reflétant l’évolution des modes de travail post-pandémie. Les politiques de mobilité et les initiatives d’aménagement du territoire devraient également redessiner les zones d’attractivité pour l’immobilier d’entreprise, ouvrant de nouvelles opportunités pour les investisseurs et les entreprises. Enfin, une attention croissante est portée au bien-être des occupants, influençant profondément la conception des espaces.